Déclaration du Secrétaire général de l'OMM à l'occasion de la Journée météorologique mondiale de 2021
«L'océan, le temps et le climat»
Cette année, le thème de la Journée météorologique mondiale est «L'océan, le temps et le climat». Il vient souligner les efforts que déploie l’OMM pour mettre en évidence les liens qui unissent l’océan, le temps et le climat au sein du système Terre.
L'évolution du climat entraîne un réchauffement océanique qui a un fort retentissement sur le temps. Selon le rapport annuel de l'OMM sur l'état du climat mondial, l'année 2020 a été l'une des trois années les plus chaudes jamais observées, malgré le refroidissement induit par le phénomène La Niña dans le Pacifique. La dernière décennie, de 2011 à 2020, a été la plus chaude jamais enregistrée.
Le contenu thermique de l'océan atteint des valeurs record. L'acidification de l'océan se poursuit. Les glaces de mer fondent tout comme les glaciers et les calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique. Le niveau de la mer monte de plus en plus vite.
En 2020, nous avons assisté à des sécheresses prolongées qui ont allongé la saison des feux de forêt dans le monde entier. Ainsi, on peut relier les incendies qui ont ravagé l'Australie aux régimes climatiques saisonniers, qui sont devenus plus secs sous l'influence des températures océaniques.
Le réchauffement océanique a aussi contribué à la saison record des ouragans dans l'Atlantique et à la survenue de cyclones tropicaux d'une intensité inhabituelle dans l'océan Indien et le Pacifique Sud. Les dégâts causés par les ondes de tempête dans ces régions témoignent de la puissance de l'océan et de son impact dévastateur sur les collectivités côtières.
Les tempêtes océaniques non tropicales ont continué de se déchaîner sur les navires, occasionnant de nouvelles pertes humaines et matérielles en mer.
Ces dernières années, le minimum annuel de la banquise arctique a été parmi les plus bas jamais constatés. En raison de la fonte des glaces, les populations polaires ont fait face à des inondations côtières anormales et à des dangers liés aux glaces de mer.
Dans ce contexte, il est capital pour la communauté de l'OMM de faciliter la recherche, les observations, les prévisions et les services en rapport tant avec l'océan qu'avec l'atmosphère, les terres émergées et la cryosphère.
Les grandes lacunes en matière de données au-dessus des zones océaniques limitent notre capacité à prévoir avec précision les conditions météorologiques sur de longues périodes et, surtout, de l'échelle infrasaisonnière à l'échelle saisonnière. Les participants de la Conférence de l'OMM sur les données, qui s'est tenue en novembre 2020, ont reconnu l'existence d'importantes lacunes en matière de données, s'agissant notamment des zones océaniques. Ils ont souligné la nécessité que les données relatives au système Terre soient diffusées librement et gratuitement afin de maximiser leur impact économique global.
L'OMM a établi de nombreux partenariats, notamment avec la Commission océanographique intergouvernementale de l'UNESCO, afin d'améliorer les connaissances, les observations et les prévisions en lien avec cet élément du système Terre qu'est l'océan.
Plus de 40 % de la population mondiale vit à moins de 100 km des côtes. Il est urgent de protéger les populations des risques côtiers. L'OMM et ses Membres s'emploient à favoriser une gestion des côtes axée sur la résilience et à renforcer les systèmes d'alerte précoce multidangers.
Près de 90 % des marchandises sont acheminées par la mer et sont alors exposées aux dangers des phénomènes météorologiques maritimes extrêmes. L'OMM s'associe à l'Organisation maritime internationale et à l'Organisation hydrographique internationale pour offrir des informations, des prévisions et des alertes normalisées afin d'assurer la sécurité des personnes et des biens en mer.
La décennie à venir sera une décennie charnière pour élaborer des moyens de s'adapter au changement climatique et d’atténuer ses effets. L'OMM participe à ces efforts. Elle est d'ailleurs une candidate désignée du prix Earth Shot (2021-2030), qui vise à encourager la recherche de solutions aux problèmes environnementaux urgents, concernant notamment l'océan et le climat.
L'année 2021 est également importante pour l'OMM car elle marque le début de la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030). L'OMM s'engage de façon résolue dans cet effort alors qu'une grande partie de ses activités correspond aux objectifs de la Décennie pour un océan sûr, prévisible et accessible.
Avec ses partenaires, l'OMM s'efforce d'améliorer le passage des sciences du système Terre aux services correspondants.
Pour comprendre le temps et le climat, nous avons besoin d'en savoir plus sur l'océan. L'OMM continuera d'œuvrer en ce sens, afin de protéger les populations vulnérables et de soutenir le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, les objectifs de développement durable des Nations Unies, l'Accord de Paris et les Orientations de Samoa.
Cette année, l'OMM mène plusieurs grandes activités au plan mondial pour répondre aux priorités de ses Membres, à savoir:
- Promouvoir le renforcement du Réseau d'observation de base mondial et instaurer le SOFF, un mécanisme novateur de financement des observations systématiques du temps et du climat, axé notamment sur les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement;
- Créer une coalition sur l'eau et le climat pour accélérer la prise de mesures relatives à l’objectif de développement durable 6;
- Garantir le perfectionnement des systèmes et services d'alerte précoce multidangers.
Je vous souhaite à tous une joyeuse Journée météorologique mondiale!