Bonjour depuis le Secrétariat de l’Organisation météorologique mondiale à Genève.
La priorité absolue de l’OMM est de protéger les vies et les moyens de subsistance contre les phénomènes météorologiques, climatiques et hydrologiques extrêmes.
À chaque instant de chaque jour de l’année.
C’est pourquoi je suis très heureux du thème choisi en 2022 pour la Journée météorologique mondiale: «Alertes précoces et actions rapides».
Ce thème célèbre les progrès considérables à porter au crédit des services météorologiques et hydrologiques nationaux en matière d’amélioration des systèmes d’alerte précoce. Il met également en évidence le travail essentiel accompli par les spécialistes de la réduction des risques de catastrophe pour que ces alertes précoces débouchent sur des actions rapides.
Mais nous ne devons pas nous reposer sur nos lauriers. Nous sommes confrontés à de nombreux défis, notamment pour garantir que les alertes précoces parviennent jusqu’aux personnes les plus vulnérables, celles qui en ont le plus besoin.
Le changement climatique se manifeste déjà clairement au travers de l’aggravation des conditions météorologiques extrêmes dans toutes les régions du monde. On assiste à une intensification des vagues de chaleur, des épisodes de sécheresse et des incendies de forêt. L’augmentation du taux de vapeur d’eau dans l’atmosphère est à l’origine de précipitations extrêmes et d’inondations meurtrières. Le réchauffement de l’océan alimente des tempêtes tropicales plus puissantes et l’élévation du niveau de la mer en aggrave les conséquences.
Il est prévu que cette tendance se maintienne. Les concentrations de gaz à effet de serre atteignent des niveaux records, si bien que le changement climatique se poursuivra encore pendant des décennies, et la fonte des glaciers et l’élévation du niveau de la mer pendant des siècles.
À côté de l’atténuation des effets du changement climatique, l’adaptation constitue une priorité absolue. Or, les systèmes d’alerte précoce sont un moyen efficace d’y parvenir.
L’OMM a publié l’an dernier un rapport sur les statistiques associées aux catastrophes des 50 dernières années. Au cours de cette période, on a recensé plus de 11 000 catastrophes liées aux risques météorologiques, climatiques et hydrologiques, soit presque une par jour. Le bilan humain de ces phénomènes s’élève à 2 millions de morts, soit 115 décès par jour.
Le nombre de catastrophes a été multiplié par cinq au cours des 50 dernières années. Et le préjudice économique est monté en flèche.
Mais la bonne nouvelle, c’est que le nombre de victimes a considérablement diminué. Nous sommes mieux armés que jamais pour préserver la vie humaine.
Les superordinateurs, les satellites et les progrès de la science ont considérablement augmenté la précision de nos prévisions. Les alertes sur les téléphones portables et les applications météorologiques peuvent atteindre les utilisateurs dans les zones les plus reculées.
L’OMM encourage la réalisation de prévisions axées sur les impacts, c’est-à-dire de prévisions qui indiquent aussi bien ce que le temps sera que ce qu’il fera. Cela est nécessaire pour améliorer la préparation et l’action rapide des différents groupes d’utilisateurs et de clients tributaires de la météo.
Il reste toutefois encore beaucoup à faire. La moitié seulement des 193 Membres de l’OMM sont dotés de systèmes d’alerte précoce multidangers. Dans un grand nombre de pays, il est également crucial de renforcer les compétences en matière de prévisions axées sur les impacts.
Les réseaux d’observation météorologique et hydrologique affichent des carences importantes en Afrique, dans certaines régions d’Amérique latine ainsi que dans le Pacifique et les Caraïbes. Cela compromet la production de prévisions au niveau local et mondial.
C’est la raison pour laquelle l’OMM a mis en place le mécanisme de financement des observations systématiques (SOFF) qui vise à stimuler les investissements dans les systèmes d’observation de base et à combler les carences en matière de données.
L’OMM est l’un des partenaires de l’Initiative sur les systèmes d’alerte précoce aux risques climatiques (CREWS) qui a pour but de renforcer la résilience des pays et des communautés vulnérables.
L’OMM est à la tête d’une nouvelle coalition sur l’eau et le climat dont la vocation est d’attirer davantage l’attention sur les aléas et les pénuries liés à l’eau. Nous menons à bien des programmes et des projets concernant les cyclones tropicaux, les inondations côtières, les crues et la sécheresse.
À Genève, nous oeuvrons de concert avec le Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes à la création d’un centre d’excellence sur le changement climatique et les catastrophes.
L’OMM travaille à l’élaboration d’un mécanisme de soutien permettant de fournir des informations fiables et faisant autorité aux organismes humanitaires des Nations Unies afin d’optimiser l’aide humanitaire avant et après une catastrophe météorologique. Nous collaborons avec des institutions financières telles que la Banque mondiale, l’Union européenne, le PNUD ou le Fonds vert pour le climat, afin d’affecter davantage de ressources aux services d’alerte précoce et de garantir la viabilité des investissements.
Et bien sûr, l’OMM est déterminée à contribuer au programme international de promotion de l’action climatique, du développement durable et de la réduction des risques de catastrophe à l’horizon 2030.
L’ambition de l’OMM, c’est de contribuer à créer «à l’horizon 2030, un monde dans lequel toutes les nations, notamment les plus vulnérables, maîtriseront mieux les conséquences socio-économiques des phénomènes extrêmes liés au temps, au climat, à l’eau et à l’environnement».
Les alertes précoces sont efficaces. Mais il faut qu’elles le soient pour tout le monde. Et qu’elles débouchent sur des actions rapides.
Je vous souhaite à toutes et tous une excellente Journée météorologique mondiale!
