Les aléas liés à l’eau requièrent des alertes rapides pour tous
La gestion de l’eau est une solution efficace pour lutter contre le changement climatique
Le changement climatique accroît le stress hydrique
New York, 21 mars 2023 – Les effets du changement climatique se font souvent sentir à travers l’eau – sécheresses plus intenses et plus fréquentes, inondations plus extrêmes, précipitations saisonnières plus irrégulières et fonte accélérée des glaciers – avec des effets en cascade sur les économies, les écosystèmes et sur tous les aspects de notre vie quotidienne.
Pourtant, depuis trop longtemps, l’eau est un «angle mort» dans les négociations sur le climat et n’est pas érigée au rang de priorité urgente comme il le faudrait dans les efforts de développement durable et de réduction des risques de catastrophe. La gestion de l’eau est une solution efficace qui permet de s’adapter aux effets du changement climatique, d’atteindre la résilience et de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Il est temps de «se réveiller et de prendre conscience de l’importance de l’eau», selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et d’autres chefs de file de la Coalition sur l’eau et le climat.
L’appel à un changement de paradigme pour garantir une action intégrée entre le domaine de l’eau et celui de la résilience face aux changements climatiques a été lancé à la veille d’une conférence unique, la Conférence des Nations Unies sur l’eau 2023, qui vise à accélérer les efforts pour parvenir à un monde qui assure davantage la salubrité de l’eau et sa disponibilité.
Actuellement, 3,6 milliards de personnes se retrouvent confrontées au moins un mois par an à un accès insuffisant à l’eau; d’ici à 2050, leur nombre devrait dépasser les 5 milliards. Les aléas hydrologiques prennent de l’ampleur. Plus d’une centaine de pays ne sont pas sur la bonne voie pour atteindre une gestion durable de leurs ressources en eau d’ici à 2030.
«Au cours des 20 dernières années, près de 75 % des catastrophes étaient liées à l’eau, les inondations touchant au moins 1,6 milliard de personnes et les sécheresses, 1,4 milliard, avec des dommages économiques chiffrés à près de 700 milliards de dollars», a déclaré le Secrétaire général de l’OMM, M. Petteri Taalas.
«Disposer de systèmes d’alerte précoce mutidangers efficaces et adaptés constitue une mesure importante permettant d’être prêts et de pouvoir lutter contre les catastrophes liées à l’eau. L’OMM s’est engagée à apporter son appui à la mise en œuvre de l’initiative des Nations Unies en faveur d’alertes précoces pour tous, grâce aux observations et à la surveillance et la prévision des phénomènes météorologiques et des aléas liés à l’eau tels que les inondations et les sécheresses», a-t-il affirmé.
Monsieur Taalas coprésidera un groupe de haut niveau convoqué par le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, en vue de mettre en œuvre le programme «Des alertes précoces pour tous», qui sera l’un des points centraux des activités de l’OMM pendant la Conférence des Nations Unies sur l’eau. Il se joindra également à d’autres chefs de file de la Coalition sur l’eau et le climat pour poursuivre la campagne en faveur d’une action intégrée entre le domaine de l’eau et celui de la lutte contre les changements climatiques.
Aujourd’hui, plus de 60 % des États Membres de l’OMM font état de capacités insuffisantes en matière de surveillance hydrologique, ce qui entrave l’aide à la prise de décision dans les secteurs liés à l’eau tels que la production alimentaire, la sécurité énergétique, la santé, le développement économique et la résilience face aux changements climatiques.
En réponse, l’OMM s’est engagée à mettre en place de meilleurs services d’information sur l’eau pour tous grâce au Système mondial OMM d’évaluation et de prévision hydrologiques (HydroSOS), qui intègre les meilleures données disponibles au moyen de la télédétection, de l’observation de la Terre et de modèles. La mise en œuvre de ce système est appelée à changer la donne et apporter une véritable transformation. Ce système améliorera considérablement la capacité des États Membres à faire face à la demande croissante en eau, et à s’occuper de l’incidence des changements climatiques tout en pérennisant les écosystèmes.
Action intégrée
«Nous devons nous réveiller!» ont proclamé les chefs de file de la Coalition sur l’eau et le climat dans un article d’opinion.
Nous réveiller et prendre conscience du rôle que l’eau joue en tant que source de vie, de sécurité alimentaire, en tant que facteur de maintien de la paix et de la sécurité, de croissance économique et de rajeunissement des écosystèmes.
Nous réveiller et prendre conscience du rôle que l’eau joue dans la réduction des émissions issues des services d’eau et d’assainissement. Au niveau mondial, seuls 20 % environ des eaux usées sont correctement traités. Les eaux usées non traitées rejetées dans l’environnement génèrent une empreinte en termes d’émissions environ trois fois supérieure à celle des mêmes eaux usées traitées dans une station d’épuration traditionnelle.
Nous réveiller et prendre conscience du rôle que l’eau joue dans la réduction des émissions grâce aux ressources en eau telles que les zones humides et les réservoirs d’eau et au stockage du carbone. Au moyen d’interventions bien définies visant à préserver et à restaurer le fonctionnement naturel des zones humides (par exemple les cycles d’humidification et d’assèchement), à réguler la hauteur de l’eau et à moduler la végétation littorale des réservoirs, il est possible de préserver leur rôle de puits de carbone absorbant naturellement les émissions.
Nous réveiller et prendre conscience du rôle que l’eau joue dans la production d’énergie propre à partir de l’énergie hydraulique durable, des biocarburants, du piégeage et stockage du carbone (CSC), de l’hydrogène vert, de l’énergie solaire et de l’énergie éolienne. L’eau est un élément primordial de la nécessaire transition vers les énergies propres. Parallèlement, il faut impérativement encadrer la demande en eau émanant du secteur énergétique de manière à éviter les obstacles et les risques touchant aux ressources en eau et de façon à dissocier l’utilisation de l’eau de la croissance économique.
Objectifs de développement durable
Les chefs de file de la Coalition sur l’eau et le climat sont un groupe éminent de 16 décideurs et responsables politiques de haut niveau, qui formulent des orientations stratégiques sur l’intégration des programmes d’actions relatifs à l’eau et au climat. Ils sont la figure de proue d’une coalition internationale menée par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), des institutions internationales, le secteur privé et la société civile.
L’année dernière, ces chefs de file ont publié un plan d’action pour des programmes intégrés sur l’eau et le climat qui offre à la communauté internationale spécialiste de l’eau des solutions pour gérer l’eau en fonction d’objectifs multiples dans un contexte de changement climatique rapide. Celles-ci comprennent notamment un service mondial d’information sur l’eau, un mécanisme d’information sur la cryosphère et une nouvelle logique de financement.
Leur travail alimentera le Programme d’action sur l’eau, une série d’engagements audacieux pris par les gouvernements, les entreprises et les communautés pour atteindre les objectifs mondiaux en matière d’eau et d’assainissement.
Notes à l’intention des rédacteurs
La Conférence des Nations Unies sur l’eau, organisée conjointement par les gouvernements du Royaume des Pays-Bas et du Tadjikistan, vise à accélérer les efforts pour atteindre l’objectif de développement durable n° 6: Garantir l’accès de tous à des services d’alimentation en eau et d’assainissement gérés de façon durable.
L’Organisation météorologique mondiale est l’organisme des Nations Unies qui fait autorité pour les questions relatives au temps, au climat et à l’eau
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