L’Initiative en faveur d’alertes précoces pour tous prend de l’ampleur sur le terrain

L’Initiative en faveur d’alertes précoces pour tous prend de l’ampleur sur le terrain

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Publié

21 mars 2023
Press Release Number:
21032023

Les personnes les moins responsables du changement climatique sont celles qui souffrent le plus des conditions météorologiques extrêmes

Les alertes précoces sont une forme efficace et économique d’adaptation au climat

New York, le 21 mars 2023 – Une initiative mondiale visant à faire en sorte que tous les habitants de la planète soient protégés par des alertes précoces d’ici à 2027 fait l'objet d'une mise en œuvre accélérée sur le terrain. Un cyclone tropical record vient de se déchaîner en Afrique du Sud-Est, montrant une fois de plus l’importance capitale de tels services pour sauver des vies et des moyens de subsistance face à des phénomènes météorologiques et climatiques de plus en plus extrêmes.

Pour faciliter ces travaux, le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, a convoqué le 21 mars un groupe consultatif composé de dirigeants d’organismes des Nations Unies, de banques multilatérales de développement, d’organisations humanitaires, de compagnies d’assurance et d’entreprises du secteur des technologies de l’information ainsi que de représentants de la société civile. Ce groupe est destiné à augmenter la puissance politique, technologique et financière de l’Initiative pour faire en sorte que les alertes précoces pour tous deviennent une réalité pour tout le monde, partout.

Dans les mois à venir, les mesures concertées s’intensifieront, dans un premier temps à destination de 30 pays particulièrement à risque, dont des petits États insulaires en développement et des pays parmi les moins avancés. D’autres pays devraient suivre au fur et à mesure que ces travaux cruciaux avec les partenaires s’accéléreront, prendront de l’ampleur et seront financés par davantage de ressources.

Parallèlement, les Nations Unies poursuivront et renforceront les actions et initiatives existantes visant à sauver des vies et des moyens de subsistance et à renforcer la résilience dans un large éventail d’autres pays, afin de garantir que la campagne en faveur d’alertes précoces pour tous contribue à sauver des vies et concrétise ainsi sur le terrain ses promesses pour des millions de personnes parmi les plus vulnérables du monde. L’objectif n’est pas de réinventer la roue, mais plutôt de promouvoir la collaboration et les synergies et d’exploiter la puissance des téléphones mobiles et des communications de masse.

«Le moment est venu pour nous de produire des résultats. Des millions de vies sont en jeu. Il est inacceptable que les pays et les peuples qui ont le moins contribué à créer la crise en paient le prix le plus élevé», a annoncé M. Guterres.

«Les populations d’Afrique, d’Asie du Sud et d’Amérique centrale et du Sud, ainsi que des petits États insulaires, sont 15 fois plus susceptibles de mourir à cause des catastrophes climatiques. De tels décès peuvent être évités. Les faits sont clairs: les systèmes d’alerte précoce font partie des mesures les plus efficaces de réduction des risques et d’adaptation au climat pour ce qui est de diminuer la mortalité et les pertes économiques dues aux catastrophes», a-t-il poursuivi.

Les besoins sont urgents.

  • Ces 50 dernières années, le nombre de catastrophes enregistrées a été multiplié par cinq, en partie à cause du changement climatique induit par l’homme, qui a pour effet d’exacerber nos conditions météorologiques. Cette tendance devrait se poursuivre.
  • Si aucune mesure n’est prise, d’ici à 2030, le nombre de catastrophes annuelles de moyenne ou de grande ampleur devrait atteindre 560, soit 1,5 catastrophe par jour.
  • La survenue de phénomènes météorologiques violents et les effets du changement climatique vont accroître la difficulté, l’incertitude et la complexité des interventions d’urgence dans le monde entier.

Des morts évitables

La moitié des pays du monde ne possèdent pas de systèmes d’alerte précoce adéquats et plus rares encore sont ceux qui disposent des cadres réglementaires permettant de relier alertes précoces et plans d’urgence.

«Les inondations sans précédent provoquées par le cyclone tropical Freddy au Mozambique, au Malawi et à Madagascar montrent une fois de plus que les conditions météorologiques et les précipitations deviennent de plus en plus extrêmes et que les risques liés à l’eau augmentent», a affirmé le Secrétaire général de l’OMM, M. Petteri Taalas. «Les zones les plus touchées ont reçu en quelques jours des précipitations équivalentes à des mois de pluie et les conséquences socio-économiques sont catastrophiques», a-t-il précisé.

«Des alertes précoces précises, associées à une gestion coordonnée des catastrophes sur le terrain, ont permis d’éviter que le bilan des victimes ne s’alourdisse encore. Toutefois, nous pouvons faire encore mieux et c’est pourquoi l’Initiative en faveur d’alertes précoces pour tous est la priorité absolue de l’OMM. Non seulement les services météorologiques, climatologiques et hydrologiques permettent d’éviter des dommages, mais ils sont financièrement avantageux pour l’agriculture, les transports aériens, maritimes et terrestres, l’énergie, la santé, le tourisme et divers autres secteurs», a-t-il expliqué.

L’OMM et le Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes (UNDRR) pilotent l’Initiative en faveur d’alertes précoces pour tous, aux côtés de l’Union internationale des télécommunications (UIT) et de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR).

«La mise en œuvre de cette initiative illustre clairement la façon dont le système des Nations Unies et ses partenaires peuvent collaborer pour sauver des vies et protéger les moyens de subsistance lors des catastrophes. Les systèmes d’alerte précoce inclusifs et multirisques qui couvrent le «dernier kilomètre» comptent parmi les meilleures méthodes de réduction des risques face aux dangers liés au climat et aux aléas géophysiques tels que les tsunamis. Il s’agit non seulement d’un objectif clair du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, mais aussi d’un impératif moral», a déclaré Mme Mami Mizutori, Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour la réduction des risques de catastrophe et Cheffe de l’UNDRR.

Early Warnings for All - logo

Adaptation au changement climatique

Les systèmes d’alerte précoce sont largement considérés comme la solution la plus simple pour s’adapter au changement climatique, car ils constituent un moyen relativement peu coûteux et efficace de protéger les personnes et les biens contre des risques tels que les tempêtes, les inondations, les vagues de chaleur et les tsunamis, pour n’en citer que quelques-uns.

  • Les systèmes d’alerte précoce offrent un retour sur investissement plus que décuplé.
  • Il suffit de lancer une alerte 24 heures avant la survenue d’un phénomène dangereux pour réduire de 30 % les dommages qui résulteront de ce dernier.
  • D’après la Commission mondiale sur l’adaptation, en consacrant seulement 800 millions de dollars des États-Unis d’Amérique (É.‑U.) à ces systèmes dans les pays en développement, on éviterait des pertes de l’ordre de 3 à 16 milliards de dollars É.‑U. par an.

«Lorsqu’une catastrophe survient, la technologie représente une bouée de sauvetage pour les individus et les collectivités», a indiqué la Secrétaire générale de l’UIT, Mme Doreen Bogdan-Martin. «En menant les travaux sur la diffusion et la communication des alertes relatifs à l’Initiative des Nations Unies en faveur d’alertes précoces pour tous, l’UIT contribue à faire en sorte que les personnes menacées puissent agir à temps dans un monde de plus en plus vulnérable au changement climatique», a-t-elle expliqué.

Les alertes peuvent être émises par des chaînes de radio et de télévision, par les médias sociaux et par des sirènes. Afin d’assurer la cohérence des messages diffusés via différents canaux, l’UIT recommande une approche inclusive et centrée sur les personnes, fondée sur le Protocole d’alerte commun, un format de données normalisé pour les alertes publiques.

«Les alertes précoces qui permettent de se préparer et d’intervenir sauvent des vies. Alors que les catastrophes liées au climat deviennent plus fréquentes, plus intenses et plus meurtrières, les alertes précoces sont essentielles pour tous, mais une personne sur trois dans le monde n’en reçoit toujours pas. Les systèmes d’alerte précoce sont le moyen le plus efficace et le plus digne d’empêcher qu’un phénomène météorologique extrême ne provoque une crise humanitaire, en particulier dans les communautés les plus vulnérables et les plus éloignées, qui en pâtissent le plus. Aucune vie ne devrait être perdue dans une catastrophe prévisible», a déclaré le Secrétaire général de la FICR, M. Jagan Chapagain.

Groupe consultatif

L’Initiative en faveur d’alertes précoces pour tous préconise de nouveaux investissements initiaux ciblés entre 2023 et 2027 à hauteur de 3,1 milliards de dollars É.-U., une somme dérisoire à côté des avantages qui en résulteraient. Ce montant ne représente qu’une petite fraction (environ 6 %) des 50 milliards de dollars É.‑U. demandés pour financer les mesures d’adaptation au changement climatique. Un tel financement permettrait d’améliorer les connaissances sur les risques de catastrophe, les observations et les prévisions, les activités de préparation et d’intervention, ainsi que la communication d’alertes précoces.

Il est nécessaire d’adopter une série de solutions de financement innovantes, nouvelles ou préexistantes, pour mettre en œuvre le plan visant à protéger chaque personne sur la planète. On mentionnera notamment le développement de l’Initiative sur les systèmes d’alerte précoce aux risques climatiques (CREWS), le Mécanisme de financement des observations systématiques (SOFF) et les programmes d’investissement accéléré de fonds climatiques, tels que le Fonds vert pour le climat et le Fonds pour l’adaptation, et de grandes banques multilatérales de développement, ainsi que de nouveaux instruments financiers innovants pour toutes les parties prenantes de la chaîne de valeur des alertes précoces.

the four key Multi-Hazard Early Warning System (MHEWS) pillars

Lors de sa réunion, le Groupe consultatif se penchera sur les progrès réalisés au regard des quatre grands piliers des systèmes d’alerte précoce multidangers:

  • Connaissance et gestion des risques de catastrophe (374 millions de dollars É.-U.): Recueillir des données et entreprendre des évaluations des risques afin d’améliorer les connaissances sur les dangers, les vulnérabilités et les tendances. Sous la direction de l’UNDRR, avec le soutien de l’OMM.
  • Détection, observations, surveillance, analyse et prévision des risques (1,18 milliard de dollars É.-U.): Mettre en place des services de surveillance des risques et d’alerte précoce. Sous la houlette de l’OMM, avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).
  • Diffusion et communication (550 millions de dollars É.-U.): Communiquer des informations sur les risques qui soient compréhensibles et utilisables et parviennent à tous ceux qui en ont besoin. Sous la direction de l’UIT, avec le soutien de la FICR, du PNUD et de l’OMM.
  • Préparation et intervention (1 milliard de dollars É.-U.): Renforcer les capacités d’intervention des pays et des collectivités. Sous la houlette de la FICR, avec l’appui du Partenariat pour une action rapide tenant compte des risques (REAP), du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM).

Notes à l’intention des rédacteurs:

Contexte de l’Initiative

L’Initiative en faveur d’alertes précoces pour tous (EW4All) a été officiellement lancée par le Secrétaire général de l’ONU lors de la COP 27 (Charm el-Cheikh, Égypte, novembre 2022).

Elle exige que tous les habitants de la planète soient couverts par un système d’alerte précoce d’ici à la fin de 2027.

Elle est menée par l’OMM et l’UNDRR et reçoit le soutien de l’UIT et de la FICR, qui sont responsables des piliers de l’Initiative. Les partenaires de mise en œuvre de l’Initiative sont la FAO, l’OCHA, le PNUD, le PNUE, l’UNESCO, le REAP et le PAM.

Le Groupe consultatif surveillera les progrès accomplis pour atteindre l’objectif prévu et en rendra compte au Secrétaire général de l’ONU. Ses buts sont les suivants:

1)   Évaluer les progrès enregistrés s’agissant des objectifs et des cibles de l’Initiative

2)   Créer une dynamique et un soutien en faveur de l’Initiative sur le plan politique et le plan global

3)   Formuler des recommandations générales aux fins de la mobilisation des ressources

4)   Suivre les avancées scientifiques et techniques concernant les systèmes d’alerte précoce

Premiers pays bénéficiaires

Le Secrétaire général de l’ONU a envoyé une lettre aux chefs d’État et de gouvernement d’un premier groupe de pays pour leur fournir un soutien concerté et ciblé. Cette liste est destinée à s’allonger. L’appui apporté par les Nations Unies à d’autres pays se poursuivra en parallèle.

Asie et Pacifique: Bangladesh, Maldives, Népal, République démocratique populaire lao, Cambodge, Kiribati, Samoa, Îles Salomon, Fidji, Tonga

Afrique: Djibouti, Somalie, Soudan, Tchad, Comores, Éthiopie, Libéria, Madagascar, Maurice, Mozambique, Niger, Soudan du Sud, Ouganda

Amérique latine et Caraïbes: Guyana, Haïti, Barbade, Antigua-et-Barbuda, Guatemala, Équateur

Asie centrale: Tadjikistan

Composition du Groupe consultatif

Selwin Hart, Conseiller spécial du Secrétaire général pour l’action climatique et une transition juste
Petteri Taalas, Secrétaire général de l’OMM
Mami Mizutori, Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour la réduction des risques de catastrophe
Jagan Chapagain, Secrétaire général de la FICR
Doreen Bogdan-Martin, Secrétaire générale de l’UIT
Partenaires de mise en oeuvre:
Programme des Nations Unies pour le développement
Programme des Nations Unies pour l'environnement
ONU-Femmes
Bureau du Haut-Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement
Bureau des Nations Unies pour la coordination des activités de développement
Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires
Fonds vert pour le climat
Microsoft
GSMA
Insurance Development Forum
Climate Action Network
Groupe consultatif de la jeunesse sur les changements climatiques du Secrétaire général de l’ONU
Banque africaine de développpement
Présidence de la COP 27
Présidence de la COP 28

 

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Pour de plus amples renseignements, veuillez prendre contact avec:

Clare Nullis, Attachée de presse à l’OMM, media@wmo.int. Tél. port.: +41 (0)79 709 13 97

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