Genève, le 6 mars 2023 (OMM) – Une nouvelle impulsion a été donnée à l’une des priorités stratégiques majeures de l’Organisation météorologique mondiale – faire en sorte que tous les habitants de la planète soient protégés par des systèmes d’alerte précoce (SAP) dans les cinq prochaines années.
Le Conseil exécutif de l’OMM, qui s’est réuni du 27 février au 3 mars, a approuvé une série de propositions qui permettront d’aligner les activités de l’Organisation sur l’initiative «Des alertes précoces pour tous». Les résolutions seront transmises au Congrès météorologique mondial pour décision au mois de mai.
«Nous avons reçu un très fort soutien pour l’initiative Alertes précoces pour tous de la part des pays développés et en développement. Il s’agit à la fois d’une immense opportunité et d’un grand défi pour notre communauté», a déclaré le Secrétaire général de l’OMM, M. Petteri Taalas.
Le plan d’action «Alertes précoces pour tous» de l’ONU a été lancé par le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, lors du Sommet des dirigeants mondiaux à la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 27). Il prévoit un nouvel investissement initial ciblé de 3,1 milliards de dollars.
En tant que fournisseurs officiels d’alertes précoces pour les aléas hydrométéorologiques, les Services météorologiques et hydrologiques nationaux sont essentiels à sa mise en œuvre technique. Les commissions techniques de l’OMM, quant à elles, élaboreront les documents normatifs correspondants.
L’OMM est l’un des chefs de file de cette initiative, qui s’inscrit dans sa Mission, dans son Plan stratégique et dans son Plan opérationnel envisageant, à l’horizon 2030, un monde dans lequel toutes les nations, et en particulier les plus vulnérables, maîtriseront mieux les conséquences socio-économiques des phénomènes extrêmes liés au temps, au climat, à l’eau et à l’environnement. Elle œuvre ici de concert avec le Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes, l’Union internationale des télécommunications et la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge pour faire progresser les différents piliers de l’initiative.
Le nombre de catastrophes météorologiques liées à la chaleur et aux précipitations extrêmes est en augmentation, exacerbé par le changement climatique d’origine anthropique. Les zones urbaines de faible altitude et fortement peuplées sont particulièrement vulnérables, d’autant que de nombreux risques ont des effets combinés et en cascade.
Les progrès réalisés en matière de prévision et de coordination des alertes précoces et des actions rapides ont permis de réduire le nombre de victimes au cours des 50 dernières années.
Préoccupé par le fait qu’un tiers du monde, dont 60 % de l’Afrique, n’a pas accès aux services d’alerte précoce et d’information sur le climat, le Conseil exécutif a noté la nécessité de combler les lacunes existantes dans le Système mondial d’observation du climat, en particulier dans les pays en développement.
«Pour fonctionner efficacement, un système d’alerte précoce multidanger doit avoir une approche intégrée et coordonnée, soutenue par la recherche, pour faire face à différents types d’aléas, y compris les aléas géophysiques tels que les volcans, les tremblements de terre, les tsunamis et les glissements de terrain, en particulier dans les pays où ces aléas sont courants et se produisent parfois simultanément», a-t-il indiqué.
Système mondial d’alerte multidanger
Le Conseil exécutif a approuvé le déploiement du Système mondial d’alerte multidanger (SMAM), déclarant que «d’ici 2025, le Cadre du SMAM jouira d’une reconnaissance internationale auprès des décideurs en tant que corpus fiable d’alertes et d’informations liées aux phénomènes à fort impact dans les domaines du temps, de l’eau, des océans et du climat.»
Le Plan de mise en œuvre du Système mondial d’alerte multidanger encourage les initiatives visant à perfectionner les services d’avis ou d’alerte des Membres par le biais d’un renforcement des capacités nationales, régionales et mondiales et en tirant parti des mécanismes et des infrastructures existants de l’OMM.
Le Cadre du SMAM est spécifiquement axé sur les fonctions d’alerte et d’avis au sein de l’OMM. L’Organisation se mobilise en faveur des systèmes d’avis et d’alerte car ces derniers évoluent rapidement depuis quelques décennies, grâce aux progrès phénoménaux réalisés en faveur de technologies de l’information et des communications (TIC) abordables et à une convergence générale vers les approches multidangers et multimédia dans le domaine des avis et des alertes.
Soutien au secteur humanitaire
Les organisations humanitaires sont très demandeuses de ces conseils d’alerte précoce.
Le Conseil exécutif est convenu de renforcer le soutien qu’il apporte aux organisations humanitaires des Nations Unies en développant le mécanisme de coordination de l’OMM. Grâce au partage des informations des SMHN, les partenaires de l’ONU ont ainsi accès à des données, des informations et des conseils d’experts qui font autorité – par exemple sur les prévisions saisonnières ou les phénomènes météorologiques à fort impact – ce qui peut les aider à prendre des mesures préventives, à évaluer les risques et à y faire face.
Action sur le climat et la santé
Porté par sa dynamique d’amélioration des alertes précoces et de l’action, le Conseil exécutif a également convenu d’intensifier ses activités visant à protéger les personnes contre les aléas climatiques dangereux pour la santé, notamment la chaleur extrême et la pollution atmosphérique.
Il a entériné un nouveau plan de mise en œuvre pour faire progresser la science et les services intégrés dans les domaines du climat et de la santé au cours des dix prochaines années. Celui‑ci favorise une approche coordonnée pour gérer les incidences du climat, de la pollution atmosphérique, du rayonnement UV, des conditions extrêmes et d’autres facteurs environnementaux sur la santé.
Autres priorités
Le Conseil exécutif a également discuté du renforcement des activités hydrologiques de l’OMM, notamment dans la perspective de la prochaine Conférence des Nations Unies sur l’eau, dans laquelle l’OMM jouera un rôle majeur.
Il a approuvé le projet d’une nouvelle Infrastructure mondiale de surveillance des gaz à effet de serre afin de combler les importantes lacunes en matière d’information et de soutenir les actions visant à réduire les gaz qui piègent la chaleur et alimentent l’augmentation de la température.
Il a également examiné une série de propositions visant à renforcer la recherche ainsi que la prestation et l’utilisation des services, notamment au niveau régional.
L’Organisation météorologique mondiale est l’organisme des Nations Unies qui fait autorité pour les questions relatives au temps, au climat et à l’eau
Pour de plus amples renseignements, veuillez prendre contact avec Clare Nullis, attachée de presse de l’OMM (courriel: media@wmo.int; tél. port.: +41 (0)79 709 13 97).
