Aucun Membre laissé pour compte – Partie 1. Perspective d’un pays en développement sur l’échange des données météorologiques

Une des caractéristiques déterminantes de la météorologie est sa nature intrinsèquement mondiale, aussi bien d’un point de vue scientifique qu’opérationnel, comme le rappelle le premier article du présent Bulletin. Ainsi, tous les pays ont un intérêt commun à collaborer et à rassembler et échanger les données qui sont nécessaires à la surveillance et à la prévision du temps et du climat. Tous les pays en sont conscients et y adhèrent sur le principe. Néanmoins, les échanges de données à l’échelle internationale continuent d’être insuffisants, en particulier dans les pays en développement. Le présent article met en avant certaines des principales raisons qui expliquent cette situation et offre le point de vue d’un pays en développement sur la nouvelle politique unifiée en matière de données de l’OMM et les impacts qu’elle pourrait avoir sur le renforcement des capacités et la prestation de services dans ces pays.

 

L’importance des échanges de données pour les pays en développement: défis et rapidité de transmission 

(par Daouda Konate)

L’augmentation régulière du nombre de catastrophes naturelles liées au climat à travers le monde montre clairement qu’il est nécessaire de renforcer la coopération internationale en ce qui concerne les systèmes et les services qui aident à sauver des vies et à protéger les biens. Les systèmes qui permettent d’obtenir et d’échanger les observations nécessaires aux modèles numériques mondiaux utilisés pour soutenir les activités de surveillance et de prévision du système Terre revêtent une importance fondamentale à cet égard. C’est à l’État ou au territoire Membre qu’incombe la responsabilité ultime d’effectuer les observations et d’établir le premier maillon de la chaîne de communication pour l’échange des données. Cependant, la Convention de l’OMM confère à l’Organisation la responsabilité fondamentale de coordonner et de faciliter la conception, la mise en place et l’exploitation de ces systèmes. À cet effet, les principaux outils de l’OMM sont sa politique en matière de données (Résolution 40 (Cg-XII)) et son Règlement technique.

Aujourd’hui, toutes les observations nécessaires du système Terre ne sont pas échangées gratuitement et librement par toutes les parties prenantes, et cela à cause de différentes restrictions nationales concernant l’accès aux données. Alors qu’ils tentent de remédier à cette situation, les pays en développement doivent faire face à trois grandes difficultés majeures:

  • Un faible niveau d’investissement dans les réseaux d’observation, entraînant une densité spatiale d’observation faible.
  • La crainte que l’échange libre et gratuit des données n’entraîne une perte de revenu qui auraient pu constituer une source de financement complémentaire conséquente, pouvant être consacrée par exemple à l’entretien du réseau d’observation.
  • Des ressources insuffisantes pour le renforcement des capacités humaines et matérielles qui sont nécessaires pour améliorer la prestation de services climatologiques à valeur ajoutée.
Prévision multimodeles-The Met Office.pngPrévisions multimodèles moyennes des températures en surface et des précipitations pour la période de cinq ans 2020‑2024. Les couleurs indiquent les anomalies par rapport à la période 1981‑2010 pour la moyenne de plusieurs prévisions internationales transmises au Centre principal de l’OMM pour les prévisions climatiques annuelles à décennales. Les prévisions sont initialisées au moyen d’observations et commencent à partir du 1er novembre 2019. (Source: Service météorologique du Royaume‑Uni (Met Office))

Ces difficultés sont principalement dues aux faibles ressources financières affectées par les autorités des pays en développement à leurs systèmes d’observation et d’échange de données.

Pour beaucoup d’entre nous dans les pays en développement, la politique unifiée en matière de données de l’OMM constitue une lueur d’espoir, car elle représente un engagement mondial en faveur du soutien et du renforcement d’un système d’échange libre et gratuit des données. Le mécanisme de financement des observations systématiques (SOFF) en est un exemple. Il sera d’une grande utilité pour apporter un soutien technique et financier à la mise en œuvre d’un échange libre et gratuit des données d’observation essentielles. Nous espérons que la nouvelle politique en matière de données pourra entraîner des initiatives similaires en termes de renforcement des capacités tout au long de la chaîne de valeur, y compris le recueil, le traitement, l’archivage et la production de données pour les services climatologiques, et ainsi aider à renforcer la résilience de tous les secteurs économiques des pays en développement.

Un accès complet, gratuit et libre aux données, tel que défini dans la politique unifiée en matière de données de l’OMM, nous aidera à optimiser la qualité des produits et à maximiser l’impact sociétal dans les pays en développement. Les lacunes dans les observations du système Terre doivent être comblées par le biais d’une collaboration accrue entre les Services météorologiques et hydrologiques nationaux (SMHN) et les communautés partenaires qui sera mutuellement bénéfique pour tous. C’est ainsi qu’il est important de mettre en place des partenariats public-privé solides, puisqu’ils peuvent permettre d’exploiter de nouvelles opportunités dans la chaîne de valeur de la surveillance et de la prévision du système Terre. À cette fin, l’OMM encourage ses Membres à adopter ou à adapter la législation correspondante et à créer un modèle d’activité pour la mise en œuvre de partenariats public-privé en application de la Déclaration de Genève de 2019. Cela nécessitera, de la part de toutes les parties prenantes, l’engagement de s’impliquer et de soutenir la politique unifiée en matière de données de l’OMM.

 

L’importance d’un flux de données bilatéral pour les pays en développement 

(par Agnes Kijazi)

GBON video surfaceLes pays en développement, y compris les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (PEID) et territoires, font partie des pays les plus vulnérables face aux changements climatiques. Cela est dû à différents facteurs, tels que la géographie, leur localisation (dans les zones tropicales et subtropicales), les ressources limitées dont ils disposent et leur faible capacité d’adaptation (Adejuwon et al., 2000; Nations Unies, 2009; OMS, 2018; OIM, 2019). Beaucoup de ces pays sont déjà confrontés à une intensification de la variabilité du climat et aux effets dévastateurs des changements climatiques, ceci se traduisant surtout par une augmentation de la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes. La situation est exacerbée par les énormes carences de l’infrastructure nécessaire à l’observation et au suivi météorologiques, au traitement des données, aux prévisions météorologiques et à la diffusion de l’information météorologique dans les pays en développement. Ces carences limitent leur capacité à fournir des services météorologiques, climatologiques et hydrologiques de qualité. En outre, beaucoup d’entre eux ne disposent pas des ressources suffisantes pour assurer le fonctionnement des infrastructures requises (OMM, 2021: Hydromet Gap Report).

Dans ces conditions, il est grand temps d’agir et de renforcer les capacités des pays en développement en matière de prestation de services météorologiques et climatologiques afin de les aider à s’adapter efficacement aux changements climatiques. Des mesures urgentes sont nécessaires pour renforcer la chaîne de valeur météorologique dans son intégralité dans les pays en développement (OMM, 2021: Hydromet Gap Report). Pour ce faire, le Dix-huitième Congrès météorologique mondial a adopté la résolution 34, concernant le Réseau d’observation de base mondial (ROBM), qui exige des Membres de l’OMM la mise en place d’un nombre minimum de stations d’observation en surface pour lesquelles l’échange international de données d’observation sera obligatoire. Cette démarche est nécessaire pour avoir la garantie que les systèmes de prévision numérique du temps (PNT) à l’échelle mondiale, dont dépendent tous les services météorologiques et climatologiques, reçoivent des données d’observation adéquates et provenant de toutes les parties du globe.

Le Plan stratégique de l’OMM 2020-2023, adopté en 2019, développe également la perspective d’un monde dans lequel tous les Membres, et en particulier ceux qui sont les plus vulnérables, seront résilients face aux phénomènes dangereux liés au temps, au climat et à l’eau d’ici à 2030. Pour y parvenir, il est nécessaire d’élargir et d’améliorer l’accès de toutes les parties prenantes à des produits et des services météorologiques, climatologiques et hydrologiques améliorés et de qualité. Cela permettra de mieux planifier les mesures d’adaptation dirigées par les gouvernements, et de prendre des décisions éclairées en vue d’améliorer la résilience et la productivité dans tous les secteurs économiques. Ainsi, l’OMM aidera les gouvernements à réaliser les objectifs f ixés par le Programme de développement durable à l’horizon 2030, l’Accord de Paris conclu au titre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, et le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015-2030 (OMM, 2019: Plan stratégique).

Le Plan stratégique de l’OMM 2020-2023 définit cinq buts à long terme ainsi que des objectifs pour remédier à des lacunes spécifiques en termes de capacités tout au long de la chaîne de valeur météorologique:

  • Améliorer les systèmes d’observation et de modélisation météorologiques en adoptant une approche intégrée du système Terre pour la surveillance et les prévisions;
  • Améliorer la disponibilité, la gestion et le traitement des données en intégrant des données du système Terre provenant de différents domaines afin d’améliorer les prévisions (but à long terme 2);
  • Mettre en application rapidement les nouvelles connaissances scientifiques, aboutissant ainsi à des améliorations des services météorologiques, climatologiques, hydrologiques et environnementaux;
  • Relever les défis liés à la prestation de services clés en améliorant l’accessibilité, la rapidité de transmission, la fiabilité et l’applicabilité des renseignements météorologiques.

Leur réalisation améliorera la qualité des services et garantira la disponibilité d’information et de services essentiels liés au temps, au climat et à l’eau à toutes les parties prenantes, y compris les gouvernements, le secteur privé et les citoyens (OMM, 2019).

Le renforcement de l’échange international de données permettant l’élaboration de produits de PNT à haute résolution sera une étape particulièrement importante. Cela amorcera un flux de données bilatéral entre les principales parties prenantes, avec d’un côté les SMHN et autres fournisseurs (y compris les agences spatiales) de données d’observation qui partageront les données d’observation fondamentales, et qui devraient également partager les données recommandées, et de l’autre côté, les centres mondiaux de PNT qui utiliseront les données d’observation partagées afin de faire tourner des modèles mondiaux qui génèrent des analyses à haute résolution et des jeux de données de prévision, à l’intention des services météorologiques et climatologiques.

Du point de vue des pays en développement, nous nous réjouissons du fait que la nouvelle politique unifiée en matière de données de l’OMM requiert le partage de produits de la PNT à haute résolution et qu’ils soient accessibles gratuitement et sans restriction par l’ensemble des Membres de l’OMM. Cela sera utile pour améliorer les prévisions et autres services météorologiques et climatologiques fournis aux parties prenantes. Les produits de données satellitaires fournis par les agences spatiales seront utiles non seulement pour leur assimilation dans les modèles de PNT et pour la recherche, mais ils pourront également être utilisés à l’appui de vérifications à l’échelle nationale, régionale et mondiale.

Si l’on veut optimiser la chaîne de valeur, il faudra également essayer d’augmenter la capacité des pays en développement à surveiller en permanence leur système intégré d’élaboration de prévisions. On peut atteindre cet objectif en élaborant et en mettant en œuvre des systèmes de vérification opérationnels qui se concentrent sur le contrôle qualité des données et la vérification des sorties de modèles de PNT effectuées à l’aide des jeux de données échangés.

Ces dernières années, les utilisateurs ont pris l’habitude d’étayer leurs décisions à l’aide de prévisions et d’alertes axées sur les impacts. Cependant, certains aspects de ces prévisions restent encore subjectifs. Une amélioration de la compréhension et de la modélisation des aléas et des impacts est nécessaire pour mettre en place le dernier maillon de la chaîne de valeur météorologique, d’où l’importance d’un flux de données bilatéral pour les pays en développement.
 

Densité des réseaux d’observation des PEID et de leurs ZEE en particulier

(par Arona Ngari)

Exclusive Economic Zones La densité des réseaux d’observation de nombreux PEID, surtout ceux localisés dans le Pacifique, est assez médiocre et se dégrade constamment. Les données de surveillance collectées par l’OMM montrent que la situation dans certaines zones pourrait bientôt atteindre un stade où le nombre d’observations ne permettrait plus de proposer des services météorologiques dignes de ce nom.

Les PEID du Pacifique, en particulier, ont de très vastes zones économiques exclusives (ZEE) qui peuvent dans certains cas couvrir des millions de kilomètres carrés. Ils ont pour responsabilité, entre autres, de fournir des données d’observation sur ces zones. Ces PEID sont confrontés à des difficultés considérables lorsqu’il s’agit de rassembler des données sur leurs ZEE et d’assurer le fonctionnement des systèmes de communication performants nécessaires au transfert de ces données.

Le manque de données d’observation en provenance de ces zones soulève de vives inquiétudes, et pas seulement pour les PEID pour qui cela a une incidence négative notable sur la qualité des sorties de modèles utilisées pour les analyses du climat et les prévisions météorologiques. C’est également une source de préoccupation pour les professionnels du secteur dans le monde entier puisque cela compromet la qualité des données de surveillance et de prévision à l’échelle mondiale.

Même s’ils n’offrent que des services de base, les SMHN représentent une charge économique importante pour les PEID. Ainsi, pour certaines des économies des pays insulaires les plus petites et les plus fragiles, il est impossible de faire fonctionner un SMHN en s’appuyant uniquement sur des ressources locales. Cette situation est exacerbée par le fait que beaucoup de PEID sont exposés à des phénomènes naturels dangereux tels que des tsunamis, des cyclones tropicaux, des inondations, etc. Le rapport le plus récent (WG1, RE6) du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) indique que ces menaces ne diminueront pas à l’avenir.

Trois initiatives de l’OMM sont susceptibles de remédier à ces carences des PEID et de parer ainsi à certains des principaux problèmes abordés dans les Orientations de Samoa. La première est le ROBM qui contribuera à l’amélioration de la qualité des données de surveillance et de prédiction des PEID et de leurs ZEE. La deuxième est le SOFF qui offrira les subventions nécessaires aux PEID pour mettre en place et gérer leur participation au ROBM. La troisième est la nouvelle politique unifiée en matière de données de l’OMM qui permettra à tous les Membres de profiter pleinement de ces capacités.

 

 

La politique unifiée en matière de données de l’OMM au centre des échanges de données pour les pays Membres en développement

(par Arlene Laing)

La politique unifiée en matière de données de l’OMM peut laisser espérer des retombées positives considérables pour les pays Membres en développement. À l’heure actuelle, les pays en développement reçoivent déjà beaucoup plus de données gratuites qu’ils n’en fournissent, données qu’ils ne seraient pas en mesure de produire eux mêmes. En réalité, cela est vrai pour tous les Membres de l’OMM puisque même les pays les plus riches ne sont pas en mesure de réunir seuls toutes les données nécessaires à la surveillance et aux prévisions. Tout le monde est gagnant lorsque les données sont partagées, et donc mises à la disposition d’organisations et de spécialistes intelligents et innovants du monde entier, qui peuvent ainsi expérimenter et élaborer de nouveaux modes d’exploitation desdites données. C’est ainsi que des données de réanalyse à l’échelle mondiale et des sorties de modèles climatiques mondiaux libres d’accès ont permis aux pays en développement touchés par des maladies endémiques à transmission vectorielle de mettre en corrélation certaines conditions environnementales avec les risques épidémiques, ce qui leur a permis de prendre des décisions plus éclairées en matière de santé publique. On pourra consulter l’examen d’études pertinentes concernant l’Afrique dans Githeko et al. (2014) et Thomson et al. (2018). Les pays développés qui fournissent les données de réanalyse à l’échelle mondiale et les données de modèles ne sont pas directement touchés par ce problème, et il est donc peu probable qu’ils auraient étudié et développé cette utilisation particulière de leurs données.

Severe Weather Forecasting Demonstration project expands to Caribbean

Les Caraïbes, une des régions du monde les plus exposées aux aléas naturels, assistent déjà à une augmentation des températures en surface et sont vulnérables aux effets néfastes des changements climatiques. L’intégration de données provenant de divers secteurs et dépassant les frontières nationales est nécessaire pour une prévention des risques et une adaptation aux changements climatiques efficaces. Ceci rend nécessaire une politique permettant un partage performant des données. Ces considérations ont motivé l’organisation d’une session intitulée «Data availability for effective policy-making and decisions» (Disponibilité des données pour des politiques et des décisions efficaces) lors de la onzième réunion de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), de ses organismes apparentés et des organismes des Nations Unies, les 20 et 21 juillet 2021. Lors de cette réunion, l’Organisation météorologique des Caraïbes, une institution spécialisée de la CARICOM, a noté le rôle de l’OMM dans la coordination des échanges internationaux des données et a souligné l’utilité publique de la politique de l’OMM démontrée depuis plusieurs décennies. Les États membres de la CARICOM se sont vu rappeler les avantages de la politique de partage de données de l’OMM qui soutient de nombreux secteurs. Le partage de données en temps réel est particulièrement important pour la sécurité des transports aériens et maritimes qui sont essentiels pour le tourisme, principal moteur économique de beaucoup de PEID dans les régions des Caraïbes et du Pacifique.

Il a été démontré que les données provenant de pays en développement situés dans les zones tropicales étaient essentielles pour garantir l’efficacité des modèles climatiques mondiaux et pour améliorer la qualité des prévisions sous les latitudes moyennes, où sont situés la majorité des centres mondiaux de PNT. On sait par exemple que l’augmentation du nombre d’observations par radiosonde en Afrique de l’Ouest a eu un impact positif sur la qualité des prévisions météorologiques en Europe (Faccini et al. 2009; Agusti Panareda et al. 2010). De plus, les observations par radiosonde parachutée effectuées dans la partie tropicale du Pacifique oriental, endroit où les données sont rares, ont engendré une amélioration des prévisions mondiales (Solomon et Compo, 2016). On voit donc qu’il y a lieu d’encourager la communication de leurs observations par les PEID et que ces derniers ont tout à gagner de l’obtention en retour des sorties des modèles mondiaux pour les aider dans leur prise de décision et leur développement sociétal. La politique unifiée en matière de données de l’OMM est le vecteur qui permet l’échange de ces données essentielles.

Les chercheurs des pays en développement profitent également de l’échange libre des données grâce à cette même politique. Les études sur la variabilité et le changement climatiques sont par exemple étayées par les données mises gratuitement à la disposition des chercheurs par les Membres de l’OMM. C’est ainsi que le Groupe sur l’étude du climat de Mona, à l’Université des Indes occidentales, a mené des études montrant qu’une augmentation de 1,5 °C de la température moyenne de la planète constituait le point de bascule pour ce qui concerne l’impact du changement climatique dans les Caraïbes (Taylor et al., 2018). Ces résultats ont contribué à façonner la compréhension nationale, régionale et internationale de la vulnérabilité au changement climatique et à orienter les politiques lors de la Conférence des Parties (COP) de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et au sein du GIEC, permettant ainsi de donner plus de poids à la perspective des pays en développement.

La valeur des données réside dans leur mise au service de l’amélioration de la prise de décision, ce qui est possible lorsqu’elles sont accessibles dans des délais adaptés aux besoins. Dans la plupart des PEID des Caraïbes, la densité des réseaux d’observation de la surface terrestre répond aux critères du ROBM, et ils ont surtout besoin de soutien pour maintenir la transmission de leurs données vers les centres mondiaux. L’augmentation du nombre d’observations, de produits et de services maritimes serait extrêmement bénéfique aux PEID des Caraïbes, en particulier pour mieux surveiller les cyclones tropicaux, pour soutenir l’«économie bleue» et pour contribuer à la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable. Des initiatives comme le SOFF devraient favoriser la mise en place et la pérennité des observations maritimes dans les PEID des Caraïbes.

Résumé

La politique unifiée de l’OMM en matière de données constitue une première mesure très attendue pour répondre aux nombreuses inquiétudes des pays Membres en développement et pour concrétiser la vision du Plan stratégique de l’OMM relative à l’amélioration de l’échange international de données sur le système Terre (résolution 1 (Cg-Ext(2021)). La mise en œuvre de cette politique facilitera l’accès à des produits de PNT à haute résolution et à d’autres données de modélisation qui aideront les SMHN des pays en développement à fournir des services améliorés de haute qualité. Ces services permettront de prendre des décisions plus éclairées, dans l’intérêt des générations présentes et futures.

 

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Par Agnes Kijazi, Représentante permanente de la République-Unie de Tanzanie auprès de l’OMM et Troisième Vice-Présidente de l’OMM, Daouda Konate, Représentant permanent de la Côte d’Ivoire auprès de l’OMM et Président du Conseil régional I (Afrique), Arona Ngari, Représentant permanent des Îles Cook auprès de l’OMM et Arlene Laing, Représentante permanente des Territoires britanniques des Caraïbes auprès de l’OMM et Membre du Conseil exécutif de l’OMM

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