L’Alliance pour le développement hydrométéorologique

Le rapport du Forum économique mondiale paru en 2019 sur les risques mondiaux énumère les dangers les plus graves et les plus probables qui pèsent sur l’humanité – tous concernent le temps, le climat, l’eau et l’environnement, qui sont au cœur des activités de l’OMM. Les citoyens, les populations, les sociétés et les partenaires internationaux pour le développement comptent sur l’OMM pour fournir les données, connaissances et services les plus utiles en vue d’atténuer ces risques. Ils comptent sur l’OMM pour favoriser un développement durable et résilient face au climat. Cependant, les Services météorologiques et hydrologiques nationaux (SMHN) de nombreux pays en développement ne sont pas outillés pour procurer des services de base sur le temps, l’eau et le climat. Il existe de larges fossés, entre les attentes et les capacités d’une part, entre les pays développés et le monde en développement d’autre part.

Le renforcement des capacités des Membres est au cœur du Plan stratégique de l’OMM pour la période 2020–2030. La réforme engagée à partir du Plan stratégique vise à stimuler la création de mécanismes novateurs grâce auxquels les institutions de développement pourront bénéficier au mieux des vastes compétences et connaissances de l’OMM concernant le changement climatique. Les efforts déployés pour combler les lacunes sur le plan des capacités devront absolument prévoir l’expansion des partenariats car davantage de fonds, un meilleur usage du financement et un ferme engagement sont nécessaires. L’Alliance pour le développement hydrométéorologique en est un exemple.

 

Multiplier les partenariats efficaces pour le développement

Le Secrétaire général de l’OMM Petteri Taalas et la Vice-Présidente pour le développement durable de la Banque mondiale Laura Tuck ont annoncé en octobre 2018 la création de l’Alliance pour le développement hydrométéorologique. Ce partenariat réunira l’OMM et les principaux partenaires pour le développement et pour le financement de l’action climatique, qui s’engageront à faire plus et mieux en vue d’accroître les capacités des pays en développement en matière de fourniture de données et de services de qualité sur le temps, le climat et l’eau.

Mobiliser plus de fonds

En moyenne, quelque 400 milliards de dollars É.‑U. vont chaque année au financement de l’action climatique, dont quelques milliards sont investis dans les systèmes d’alerte précoce, les services climatologiques et le renforcement des capacités des SMHN. La Banque mondiale et le Fonds vert pour le climat ont déjà débloqué 2 milliards de dollars environ et plusieurs partenaires se sont engagés à relever leur financement. La Banque mondiale, par exemple, a annoncé un investissement annuel de 10 milliards de dollars dans l’adaptation au changement climatique, incluant l’amélioration des prévisions, des systèmes d’alerte précoce et des services climatologiques dans 30 pays.

Mais ce n’est pas assez. La Banque Mondiale estime qu’il faudrait 2 milliards[2] de plus pour établir des institutions nationales qui soient en mesure de fournir en temps opportun des informations météorologiques, climatologiques et hydrologiques utiles pour prendre des décisions en matière de politique et d’investissement. L’Alliance réunira l’OMM et les partenaires pour le développement et pour le financement de l’action climatique afin de combler ce manque de fonds.

 

Faire un meilleur usage du financement

Le manque de concertation s’est soldé par une vague de projets disparates financés à l’échelon international, créant souvent une mosaïque d’infrastructures et de technologies d’observation impossibles à utiliser durablement par les SMHN qui disposent de capacités limitées et de ressources insuffisantes pour le fonctionnement et l’entretien. En vue d’y remédier, l’Alliance créera un «code d’éthique» afin que les partenaires adhèrent à des principes communs dans l’action engagée afin que les pays en développement puissent fournir de façon coordonnée et viable des données et des services de grande qualité sur le temps, le climat et l’eau.

Mettre à profit l’action collective

L’Alliance fera office de plate-forme reliant notamment les projets et les initiatives suivants:

  • Le Cadre mondial pour les services climatologiques, qui vise la prestation des services climatologiques nécessaires dans les domaines de la réduction des risques de catastrophes, la sécurité alimentaire, la santé, la gestion des ressources en eau et l’énergie;
  • L’Initiative sur les systèmes d'alerte précoce aux risques climatiques, qui prend de l’ampleur et rassemble la Banque mondiale, le Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes et l’OMM afin de mettre en place des systèmes d’alerte précoce dans les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement; sept pays – Allemagne, Australie, Canada, France, Luxembourg, Pays-Bas et Suisse – financent l’initiative à ce jour et d’autres partenaires devraient les rejoindre;
  • L’Initiative OMM de soutien aux pays, en préparation, qui mobilisera des fonds auprès de partenaires bilatéraux afin d’apporter une aide rapide aux SMHN qui en font la demande; le but est de combler les lacunes sur le plan des capacités et de garantir que les projets proposés reposent sur les normes et les connaissances de l’OMM et renforcent les systèmes d’observation nationaux, les capacités des SMHN et la prestation de services de manière systématique. L’appui offert aux pays et à leurs partenaires internationaux pour le développement concernera les projets en cours ou prévus.

L’Alliance concourra à ce que tous les SMHN contribuent au programme mondial d’action sur le climat.

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