Sommaire 57-1-2008

01 janvier 2008

Le thème de la Journée météorologique mondiale (23 mars) de 2008, ainsi que le thème du présent numéro du Bulletin de l’OMM, est «Observer notre planète pour préparer l’avenir». Les articles de fond insistent sur le fait qu’il est important de maintenir et de renforcer les observations du temps, du climat et de l’eau, afin de veiller au bien-être des générations futures, et ce selon plusieurs perspectives.

Actuellement, l’OMM lance une initiative approuvée par le Quinzième Congrès météorologique mondial (2007), sous le nom de Système mondial intégré d’observation de l’OMM (WIGOS). Ce système apportera une contribution majeure à la concrétisation des avantages socio-économiques qui peuvent être tirés de toute une gamme de produits et de services concernant le temps, le climat et l’eau. Ces produits et services touchent différents domaines tels que l’atténuation des catastrophes naturelles et la réduction des risques et intéressent des activités telles que l’agriculture, les transports, la production d’énergie et la gestion des ressources en eau.

En 2007, plusieurs événements ont fait ressortir l’importance de ces observations. Le lancement de l’Année polaire internationale 2007/08 (thème sur lequel portait le numéro d’octobre 2007 du Bulletin) a déjà donné plusieurs résultats significatifs, notamment en ce qui concerne l’étendue des glaces de mer. Le Quatrième Rapport d’évaluation publié par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) stipule, pour sa part, qu’au vu des observations le réchauffement du système climatique est sans équivoque. En 2007, le GIEC a reçu le Prix Nobel de la paix, avec M. Albert A. Gore Jr., en reconnaissance de l’action menée pour rassembler et diffuser les connaissances sur les changements climatiques anthropiques et pour jeter les bases des politiques à mettre en œuvre pour en contrer les effets. à sa treizième session (Bali, Indonésie, décembre 2007), la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique, tout en saluant le rapport du GIEC, a noté que beaucoup de pays en développement vulnérables avaient énormément de difficultés à entretenir les réseaux d’observation qui fournissent les données utilisées pour les évaluations du GIEC.

En 1960, l’OMM créait la Veille météorologique mondiale. Depuis lors, celle-ci n’a cessé d’évoluer pour répondre aux besoins de la société. D’importantes initiatives ont été mises en place en vue d’améliorer les capacités des Services météorologiques et hydrologiques nationaux. Le Système des systèmes mondiaux d’observation de la Terre (SSMOT) a été conçu en vue d’intégrer les informations environnementales de manière complète et durable et d’en étendre l’usage à différentes applications socio-économiques. Pour bien atténuer l’incidence des épisodes météorologiques, climatiques et hydrologiques à fort impact, et pour être en mesure de s’adapter à ces phénomènes, il convient de pouvoir disposer d’observations précises et de prévisions à toutes les échelles et il faut également que les personnes chargées de gérer la réduction des risques ainsi que les décideurs puissent utiliser ces informations. La VMM et ses systèmes intégrés sont autant d’éléments essentiels pour œuvrer dans ce sens.

Le climat change, mais il ne change pas de manière uniforme dans les différentes régions. Les observations constituent l’un des piliers de la recherche climatique et de la prospective, et ces observations sont effectuées avec des finalités différentes et de différentes manières. Les modèles doivent être améliorés, les instruments entretenus et calibrés, les satellites remplacés. Pour relever les défis du futur en matière de recherche, des crédits seront nécessaires mais les informations récoltées vaudront largement l’investissement de départ.

Les observations de la Terre depuis l’espace contribuent énormément à l’analyse des situations régionales et mondiales. Les mesures effectuées et les produits d’information dérivés peuvent apporter une contribution considérable au service de l’humanité. Étant disponibles en temps réel, les observations des satellites sont des instruments de transparence, de bonne gouvernance et d’efficacité. Elles sont vitales pour protéger la planète pour les générations futures, atténuer les risques climatiques pour les populations et construire une société sûre et durable.

Le défi climatique mondial est l’un des grands défis du XXIe siècle et le changement climatique représente peut-être isolément la plus importante menace pesant sur l’humanité et l’environnement. Les effets les plus graves se feront probablement sentir dans les pays en développement qui sont les moins à même de s’adapter. La communauté météorologique et climatique devra apporter son soutien aux efforts majeurs qu’il faudra déployer au niveau mondial pour atténuer ces impacts. Ce soutien s’appuiera sur des mesures ciblées et précises qui devront être diffusées largement et en temps opportun. Aucun effort ne devra être épargné pour renforcer les capacités des Services météorologiques et hydrologiques nationaux afin qu’ils soient en mesure de tirer le meilleur parti possible des informations fournies.

Depuis la fondation de l’OMM, la sécurité de la vie en mer a été l’une des principales motivations de la mise en place d’observations maritimes coordonnées au plan international. L’augmentation de la demande a conduit à étendre les observations maritimes pour d’autres applications comme les prévisions météorologiques à longue échéance, la gestion des zones côtières, l’exploration et le développement des ressources offshore et la réduction des risques de catastrophes, parmi bien d’autres. Toutes ces applications requièrent des jeux de données d’observation et des produits de prévision à la fois pour l’océan et pour l’atmosphère qui le surplombe. En œuvrant ensemble vers un système mondial d’observation des océans, les spécialistes de la météorologie maritime et les océanographes vont améliorer l’accès à des données de qualité connue et présentées selon des normes convenues, afin de faire face aux besoins croissants.

D’après les prévisions, le trafic aérien devrait encore augmenter dans le monde développé et dans les pays émergents d’Asie du Sud-Est. Les routes aériennes et les terminaux fonctionnant à leur capacité maximale ou presque, des épisodes météorologiques tels qu’une activité convective, des chutes de neige, le givrage au sol, un plafond bas et une visibilité réduite pourraient avoir un fort impact sur les flux du trafic aérien. On élabore donc actuellement de nouveaux concepts en vue d’optimiser l’utilisation de l’espace aérien et des aérodromes en faisant appel à des méthodes de calcul de trajectoire en quatre dimensions, à un haut niveau d’échange de données d’ordinateur à ordinateur et à une automatisation poussée. Ces concepts reposeront pour une large part sur des données météorologiques extrêmement précises, opportunes et omniprésentes, dont les données d’aéronefs constitueront une source essentielle.

L’ozone est une substance naturellement présente dans la stratosphère, entre 20 et 30 km au-dessus de la surface terrestre—il s’agit de la couche d’ozone. Celle-ci protège la Terre du rayonnement solaire nuisible pour les humains, les plantes et la vie aquatique et qui provoque la dégradation de certains matériaux tels que des plastiques. Pour que la couche d’ozone se remette des effets délétères qu’elle a subis de la par t des substances destructrices de l’ozone, effets confirmés dans les années 80, il faudra probablement presque tout le XXIe siècle. Par ailleurs, il apparaît de plus en plus qu’il y aurait des liens importants entre l’appauvrissement en ozone et le changement climatique. L’ozone, les substances destructrices de l’ozone et nombre de leurs éléments de substitution sont également des gaz à effet de serre; les changements de l’ozone affectent le climat et les changements de climat affectent l’ozone. Il est donc extrêmement important de continuer à effectuer des observations systématiques et de qualité de la couche d’ozone dans toutes les régions du monde.

Il s’agit, entre autres, de garantir l’approvisionnement en eau potable et en eau destinée à l’assainissement, de répondre aux besoins de l’irrigation et d’assurer la survie des écosystèmes aquatiques. Les observations hydrologiques sont indispensables au suivi de la quantité et de la qualité des ressources en eau douce ainsi qu’à la prévision et à la gestion des crues et des sécheresses, des pratiques agricoles durables et du changement climatique global. En fait, elles sont indissociables des usages qui en sont faits. La collaboration entre les secteurs et à travers les frontières, la sensibilisation du public et la compréhension des limites de la ressource doivent former partie intégrante du processus. Toutefois, le grand défi qui se présente à l’heure actuelle consiste à s’assurer de l’adéquation, de la cohérence et du maintien sur le long terme d’observations hydrologiques de qualité, alors notamment que certains réseaux périclitent.


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