Sommaire 57-4-2008

«Des services météorologiques pour tous» est le thème de ce numéro, qui traite de plusieurs aspects essentiels de la prestation des services météorologiques destinés au public.
Gérald Flemming s’intéresse à la mission des Services météorologiques et hydrologiques nationaux (SMHN). Que recouvre et qu’implique la prestation de services? L’auteur considère que les SMHN doivent d’abord et avant tout chercher à connaître les besoins des utilisateurs et, à partir de là, élaborer les systèmes qui permettront d’y répondre. Par une analogie simple et amusante avec le client d’une pizzéria, il analyse les éléments que le public et les autres consommateurs attendent des SMHN. Tous les produits et services doivent présenter quatre propriétés pour être de grande qualité: ils doivent être disponibles, fiables, utiles et crédibles.
Selon John Guiney, les systèmes de prévision et les réseaux de communication les plus récents et les plus évolués permettent d’intégrer la diffusion et la prestation des services météorologiques destinés au public. En exploitant les possibilités offertes par les systèmes d’information géographique et le Système de positionnement global, les SMHN pourront répondre aux attentes de leurs clients et partenaires en fournissant des prévisions hydrométéorologiques plus exactes et plus détaillées pour des emplacements précis. John Guiney passe en revue plusieurs innovations, avancées techniques et applications des technologies de l’information qui aident ou aideront bientôt les SMHN à procurer de meilleurs services, notamment les bases de données numériques, les stations de travail de nouvelle génération, les systèmes et applications de la prévision immédiate.
L’évaluation économique des services hydrométéorologiques est examinée par J.K. Lazo, N.F. Bushek, E.K. Laidlaw, R.S. Raucher, T.J. Teisberg, C.J. Wagner et R.F. Weiher. Cette question occupe une certaine place aujourd’hui, les SMHN s’efforçant de dispenser des services de grande valeur pour la société. Après avoir établi une distinction entre l’économie et la science économique, les auteurs décrivent ce que les recherches et les applications menées dans ce domaine peuvent apporter aux SMHN. Ils traitent également de la validité des données et des méthodes d’évaluation les plus adaptées, en particulier l’analyse coûts-avantages. Enfin, ils annoncent que les SMHN disposeront bientôt d’un guide d’introduction à la science économique rédigé spécialement pour eux.
David Grimes estime que les SMHN doivent s’ajuster aux politiques adoptées par les pouvoirs publics, aux menaces qui pèsent sur le milieu naturel et aux règles qui prévalent dans le secteur privé. Ces changements garantiront la viabilité des services météorologiques destinés au public et permettront surtout d’apporter une contribution décisive au développement durable. Il est primordial à cette fin d’intégrer les questions relatives à la sécurité, la santé et l’environnement, un peu comme on l’a fait pour les ressources en eau. L’auteur soutient que la fourniture de bons services météorologiques exigera de recourir aux systèmes les plus accessibles et de faire fond sur l’engagement des parties prenantes, des partenaires et, tout particulièrement, des décideurs de demain.
Les notions de service public et de service commercial sont analysées par Neil Gordon. Les SMHN fournissent, grâce aux fonds publics, une infrastructure de base et des services essentiels tels que les prévisions et alertes hydrométéorologiques. Les services à valeur ajoutée, quant à eux, sont dispensés sur la base du recouvrement des coûts ou sur la base de la réalisation d’un profit. Le premier cas se justifie lorsque le SMHN est le seul organisme qui procure ou est en mesure de procurer le service. Dans le deuxième cas, le SMHN n’est pas le seul fournisseur et le prix est établi par les lois du marché. Selon l’auteur, les SMHN ne devraient pas négliger la complexité de la prestation de services de caractère commercial et se demander s’il n’est pas préférable d’établir des partenariats avec le secteur privé.
Jon Gill rappelle que l’incertitude est inhérente à la prévision hydrométéorologique. Son article traite de la transmission de cette information. Il examine les sources d’incertitude et les capacités scientifiques dont nous disposons (prévision probabiliste et prévision numérique d’ensemble). La question est de savoir comment les SMHN et les autres fournisseurs de services peuvent communiquer cette information dans l’intérêt des utilisateurs. Plusieurs exemples sont donnés pour illustrer ce propos.
Les effets de l’urbanisation rapide sont étudiés par Tang Xu. Dans les grandes villes, le temps et le climat présentent certaines particularités, notamment une plus grande fréquence de vagues de chaleur et de pics d’ozone qui nuisent gravement à la santé humaine et aux écosystèmes. L’auteur examine ces changements et la demande qui en découle, insiste sur la nécessité d’adapter les services et donne un exemple des nouveaux systèmes mis en place.
M.C. Wong et H. Lam exposent la nouvelle approche en matière de renforcement des capacités qui a été adoptée par le Groupe d’action sectoriel ouvert des services météorologiques destinés au public—l’apprentissage par la pratique. L’idée de base est la suivante: le personnel des SMHN d’un petit nombre de pays bénéficiera d’un service de mentorat afin d’améliorer les communications avec certains groupes d’utilisateurs et d’élaborer et d’offrir une plus large gamme de produits et de services utiles sur le plan socio-économique.
Les SMHN peuvent contribuer à la santé publique et à la lutte contre les maladies sensibles au climat tel le paludisme, surtout dans les pays les moins développés et les pays en développement. C’est le thème de l’article signé T.A. Ghebreesus, Z. Tadese, D. Jima, E. Bekele, A. Mihretie, Y.Y. Yihdego, T. Dinku, S.J. Connor et D.P. Rogers. On y souligne l’importance de comprendre le contexte environnemental dans lequel apparaît une épidémie pour se faire une idée juste de la portée de toute stratégie d’intervention. Le secteur de la santé doit absolument comprendre et évaluer précisément les répercussions que la variabilité et l’évolution du climat ont sur le fardeau imposé par les maladies et sur sa propre capacité d’intervenir utilement.