Les écosystèmes de services météorologiques au temps de la COVID-19
- Author(s):
- Lisa Goddard, Carmen González Romero, Ángel G. Muñoz, Nachiketa Acharya, et al.

Face à la plus grande crise de santé publique de notre époque, nous devons travailler ensemble et apprendre les uns des autres pour surmonter les défis complexes auxquels sont confrontés nos communautés, nos pays et le monde. Les aléas d’origine climatique constituent l’un de ces défis; ils exacerbent une situation sanitaire déjà difficile et ont un impact non seulement sur les personnes, mais aussi sur les infrastructures, le commerce et le soutien communautaire dont dépend la société. Dans le cadre du premier projet mondial de l’Université Columbia qui s’intitule Adapting Agriculture to Climate Today, for Tomorrow (ACToday) (Adapter l’agriculture au climat aujourd’hui, pour demain), des interactions proactives sont à l’œuvre dans six pays en développement pour aider à identifier et mettre en place à l’échelle locale les écosystèmes de services climatologiques nécessaires pour répondre aux objectifs en matière de sécurité alimentaire, de pratiques agricoles durables et de nutrition.
En période de crise et d’incertitude, comme celle que nous traversons avec la pandémie mondiale de COVID-19, la préparation aux incidences du climat se limite souvent à réaction/intervention. Or les risques climatiques n’ont pas changé avec la crise du COVID; il est donc essentiel de mettre en place des systèmes qui permettent aux décideurs déjà sous pression de mieux comprendre et gérer ces risques ‒ et les opportunités qui s’offrent dans ce domaine. Unie, la société doit être prête à relever et gérer les défis qu’elle peut anticiper afin d’être plus résiliente face à ceux qu’elle ne peut pas prévoir, et les écosystèmes des services climatologiques peuvent être utiles à cet égard.
ACToday
Lancé en 2017, le projet ACToday aide les décideurs dans la lutte contre la faim dans six pays en développement particulièrement dépendants de l’agriculture et vulnérables aux effets de la variabilité et du changement climatiques: le Bangladesh, la Colombie, l’Éthiopie, le Guatemala, le Sénégal et le Vietnam. Mené par l’Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI) de l’Université Columbia, en étroite collaboration avec des organisations nationales et internationales, ACToday renforce les services climatologiques locaux pour répondre aux besoins nationaux dans les domaines de la sécurité alimentaire, de l’agriculture durable et de la nutrition, et va même au-delà de ces domaines.
Collectivement, les services climatologiques renforcent la résilience des pays vulnérables aux inondations, aux sécheresses et à d’autres aléas d’origine climatique [Vaughan et Dessai, 2014; Vaughan et al, 2017]. Ils mobilisent un large éventail d’experts et de parties prenantes pour coproduire des informations et les adapter à des contextes décisionnels spécifiques, ce qui renforce les capacités de toutes les parties concernées, soutient le développement économique et permet aux autorités de prendre les mesures d’adaptation nécessaires face au changement climatique et à la variabilité du climat. Les services climatologiques répondent généralement aux besoins actuels ou à court terme liés au climat en permettant de mieux comprendre les risques climatiques ainsi que les mesures qui peuvent être prises pour se préparer, planifier et prospérer, en particulier en temps de crise. Selon la formule des «quatre piliers des services climatologiques» (figure 1), l’élaboration d’une information climatologique de bonne qualité (production) et son expression en termes sectoriels (traduction), sont l’une comme l’autre considérées comme des caractéristiques essentielles de services climatologiques efficaces. Les informations traduites doivent ensuite être communiquées/diffusées à leurs destinataires (transfert) dans un format approprié et avec un niveau de qualité adéquat pour une utilisation efficace. Le format et la qualité sont également des éléments qui déterminent l’usage. Afin de favoriser une utilisation appropriée, les services climatologiques infranationaux, nationaux et internationaux doivent continuer à accorder un degré de priorité élevé au codéveloppement d’informations, de produits et d’outils appropriés et à leur transfert aux décideurs.
Un codéveloppement est nécessaire si l’on veut disposer de services climatologiques efficaces et tirer parti des ressources limités pour répondre au mieux aux besoins les plus pressants. Ainsi, après avoir identifié des demandes concrètes avec les partenaires, ACToday facilite la production, la traduction, le transfert et l’utilisation d’outils adaptés pour soutenir l’objectif de développement durable 2: Faim «zéro». Pour certains des services climatologiques codéveloppés des approches telles que les suivantes sont utilisées:
- L’initiative ENACTS (Enhancing National Cimate Services – Renforcement des services climatologiques nationaux), qui vise à mettre en contexte les aléas liés au climat via une meilleure connaissance des conditions climatiques passées et présentes dans les pays, grâce à des données climatologiques haute résolution soumises à un contrôle qualité [Dinku et al. 2017, Nyade et al. 2012; Ouedraogo et al. 2018]
- L’initiative NextGen (Next Generation of climate forecasts – Prévisions climatiques de prochaine génération), qui utilise des outils tels que le CPT (Climate Predictability Tool) de l’IRI pour fournir des prévisions objectives et personnalisées à de multiples échelles de temps, y compris saisonnières et infrasaisonnières, dans divers formats et pour différentes variables telles que les précipitations, les températures, le rendement des cultures, les indices de santé de la végétation, la dénutrition aiguë et d’autres [Gonzalez Romero et al, 2020; Mason et al. 2020; Muñoz et al, 2019, 2020; Pons et al. 2020]
- Les comités techniques agroclimatologiques locaux (Mesas Técnicas Agroclimáticas (MTA), en Amérique latine), des plateformes de discussion entre les décideurs et les Services météorologiques nationaux visant à évaluer les conditions climatiques actuelles, analyser les prévisions et élaborer des recommandations ciblées pour différents systèmes de culture, afin de réduire les risques liés au climat [Loboguerrero et al., 2018; Giraldo et al. 2020]
- AclímateColombia, une plateforme de services climatologiques pour l’agriculture qui facilite la production, la traduction et le transfert de prévisions NextGen pointues dans le cadre du projet ACToday, afin de fournir des avis agroclimatologiques pour de multiples cultures et de multiples sites en Colombie et en Éthiopie [Sotelo et al., 2020; Fernandes et al., 2020]
- Des instruments financiers complémentaires, tels que l’assurance indexée et le financement basé sur les prévisions, pour contribuer au transfert de risques financiers liés au climat.
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Figure 1. Les quatre piliers des services climatologiques : production, traduction, transfert et utilisation. Crédits : IRI |
Grâce au projet ACToday et à ses partenaires, ces initiatives et d’autres services climatologiques sont souvent examinés dans les forums sur l’évolution probable du climat du monde entier (par exemple, CACOF, CariCOF, SASCOF, GHACOF).
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L’Académie bangladaise des services climatologiques créée dans le cadre du projet ACToday, axée sur l’enseignement et le renforcement des capacités pour consolider les connaissances de base sur le climat. |
La plupart des services climatologiques coproduits dans le cadre du projet ACToday dans les différents pays utilisent la bibliothèque de données de l'IRI [Blummenthal et al., 2014], une infrastructure efficace qui permet aux utilisateurs d’avoir accès à une multitude de jeux de données qu’ils peuvent visualiser et à partir desquels ils peuvent effectuer de nombreux calculs. Les résultats sont ensuite communiqués visuellement par l’intermédiaire de sites Web continuellement mis à jour, appelés Maprooms. Les informations contenues dans ces sites sont adaptées au public visé, ce qui permet de s’assurer qu’elles peuvent être comprises et utilisées.
Pour garantir la durabilité à long terme de ces initiatives une fois la mise en œuvre du projet ACToday terminée, des académies ont été créées (Climate Services Academies). Axées sur l’enseignement et le renforcement des capacités, elles visent à consolider les connaissances de base sur le climat (voir deux exemples en ligne au Bangladesh et en Colombie). Ces académies encouragent également la mise en place de cadres nationaux pour les services climatologiques dans les six pays. En outre, une stratégie de suivi et d’évaluation a été mise en œuvre au titre du projet ACToday afin de pouvoir plus facilement reproduire et étendre ces initiatives et d’autres approches dans différentes régions et différents pays.
Le soutien apporté aux partenaires locaux, nationaux et internationaux dans la mise en place ou le renforcement de leurs services climatologiques n’est qu’une pièce du puzzle. Les aléas non liés au climat, tels que la volatilité des marchés, jouent également un rôle important dans le domaine de la sécurité alimentaire. En outre, les services climatologiques ayant un objectif très limité, comme la production de prévisions climatiques dans le seul but de prévoir le rendement des cultures dans une région donnée, passent à côté d’autres utilisations potentielles, car ces mêmes prévisions peuvent être applicables à d’autres secteurs socio-économiques. ACToday s’est donc employé à codévelopper un écosystème de services climatologiques pour partager des solutions communes avec différents secteurs et identifier des liens et des interactions potentielles avec des solutions non liées au climat.
Ecosystèmes de services climatologiques
Les services climatologiques (figure 1) peuvent offrir un ensemble combiné de données, outils et solutions pour aider les décideurs qui disposent ainsi des informations dont ils ont besoin. Toutefois, appliqués de manière isolée ‒ ou mis en œuvre dans un seul but ‒ ces services peuvent rater des cibles potentielles et ne pas être viables ou entrer en conflit avec des activités parallèles. Il est nécessaire de coordonner les efforts pour éviter des doubles emplois inutiles, tout en reconnaissant qu’une certaine redondance est bénéfique. Un chevauchement des interventions peut être positif dans la mesure où il permet d’intégrer et de partager des services climatologiques utiles et précieux pour de multiples secteurs. Par exemple, les stratégies pouvant cibler plusieurs échelles de temps (comme l’approche «Ready-Set-Go» [Braman et al., 2013; Goddard et al., 2014]) présentent des avantages considérables pour les partenaires locaux dans les pays où le projet ACToday est mis en œuvre.
Les écosystèmes de services climatologiques peuvent être définis (en modifiant légèrement la définition de Vargo et Akaka (2012) qui se placent du point de vue des entreprises) comme des systèmes relativement autonomes et auto-ajustables d’acteurs intégrateurs de ressources reliés par des objectifs institutionnels communs et cocréateurs de valeurs grâce à un échange de services climatologiques. En d’autres termes, un écosystème de services climatologiques implique des interactions entre différents secteurs partageant des services climatologiques identiques ou similaires, ce qui renforce la résilience face aux crises et accroît efficacité et valeur en orchestrant de manière optimale les solutions disponibles. Ces écosystèmes ont tendance à être plus résistants aux impacts climatiques qu’un ensemble de services climatologiques axés sur certaines applications ou un seul secteur, car les chocs subis par une partie de l’écosystème sont redistribués et amortis sur l’ensemble du réseau.
Conformément à la définition des écosystèmes de services climatologiques, ACToday a tiré pleinement profit de la mise en œuvre d’ENACTS, de NextGen et des académies, pour ne citer que quelques-unes des initiatives. Ces solutions sont disponibles non seulement pour la sécurité alimentaire et l’agriculture, mais aussi pour les secteurs de la gestion des ressources en eau, de la santé, de l’énergie et de la réduction et de la gestion des risques de catastrophes. Les écosystèmes de services climatologiques développés par ACToday aide également les pays qui bénéficient du projet à lutter contre les impacts de la COVID-19 sur la société ‒ ainsi que sur des secteurs qui sont tributaires d’informations climatologiques fiables et de mécanismes de transfert des risques climatiques.
Un facteur de stress dont on se passerait bien: la COVID-19
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Au Guatemala, ACToday soutient la traduction et l’utilisation des informations climatologiques via la création de tables rondes agroclimatologiques (MTA en espagnol), rapprochant les prestataires de services climatologiques des agriculteurs et autres utilisateurs. |
Loin de disparaître au cours de la pandémie actuelle de COVID-19, l’insécurité alimentaire s’est aggravée.
La pandémie a fait craindre l’imminence d’une crise économique et d’une récession [Nicola et al., 2020]. Les mesures préventives visant à contrôler la propagation du virus ont entraîné une réduction de la main-d’œuvre dans tous les secteurs économiques. Dans le secteur de l’agriculture, cette crise sanitaire a entraîné une chute des prix des produits de base allant jusqu’à 25 % sur certains marchés [WBG, 2020], ce qui a réduit les revenus des agriculteurs. Entre 30 % et 50 % des agriculteurs des régions où le projet ACToday est mis en œuvre ont des revenus plus bas et un accès plus limité à l’alimentation et aux intrants agricoles [CCAFS, 2020]. Les perturbations au niveau de la main d’œuvre utilisée et des chaînes d’approvisionnement, les contrôles plus stricts aux frontières, les restrictions commerciales, la baisse de la demande et la pression des taux de change ont également eu des répercussions sur les marchés émergents et les économies en développement. Selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, en Amérique centrale par exemple, la réduction des transferts de fonds due à la COVID-19 a rendu les centraméricains plus vulnérables à l’insécurité alimentaire et a exposé un grand nombre d’entre eux au risque de pauvreté extrême [OCHA, 2020].
La COVID-19 a certainement exacerbé la vulnérabilité de la société, mais ces impacts négatifs peuvent être compensés, ou du moins atténués, par les écosystèmes de services climatologiques. Par exemple, les prévisions climatiques NextGen sont utilisées par les MTA du Guatemala et de la Colombie pour élaborer des recommandations concrètes à l’intention des associations d’agriculteurs, en particulier les petits exploitants, afin de les aider à mettre œuvre des stratégies judicieuses pendant la crise actuelle (voir quelques exemples ici). Le Guatemala met au point, en collaboration avec le Programme alimentaire mondial, un programme d’assurance indexé afin de fournir un filet de sécurité aux segments les plus touchés de la population. Au Bangladesh, des activités de recherche sur les inondations et de formation sur l’assurance indexée sont élaborées afin de faire connaître les produits indexés sur les inondations qui ont été créés et validés tandis que le pays est confronté aux pires inondations de la dernière décennie.
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Au Vietnam, ACToday œuvre avec des partenaires internationaux, des responsables au sein du Ministère de l’agriculture et le Service météorologique pour contribuer à modifier les politiques et les pratiques afin de faciliter l’utilisation des services climatologiques et diminuer l’impact de la pandémie sur la sécurité alimentaire. |
Des mécanismes de financement complémentaires axés sur les prévisions (figure 2) sont également à l’étude dans la région du «Corridor sec» du Guatemala, pour aider à distribuer les ressources en prévision de phénomènes climatiques néfastes, lorsque des seuils critiques sont franchis dans les prévisions avec un niveau de confiance déterminé. La bonne nouvelle à cet égard c’est qu’il est peu probable que ces interventions soient nécessaires cette année, compte tenu de la présence de La Niña, qui devrait perdurer jusqu’à la fin de l’année 2020.
Les prévisions saisonnières NextGen indiquent que la deuxième saison de semailles après la première récolte devrait être marquée par des précipitations supérieures à la normale dans de nombreux régions d’Amérique centrale où les cultures de base sont principalement pluviales.
Au Sénégal, la communication précoce de prévisions de précipitations supérieures à la normale a donné l’espoir à de nombreux secteurs d’être en mesure de faire face aux effets néfastes de la pandémie et a créé un «état d’esprit» propice à l’investissement dans la communauté agricole. Au Vietnam, les activités menées dans le cadre du projet ACToday avec des partenaires internationaux, des responsables au sein du Ministère de l’agriculture et le Service météorologique, contribuent à modifier les politiques et les pratiques pour faciliter l’utilisation des services climatologiques et diminuer l’impact de la présente pandémie sur la sécurité alimentaire.
Les activités menées dans le cadre du projet ACToday pour favoriser les écosystèmes de services climatologiques nationaux ont permis à d’autres secteurs clés que l’agriculture de tirer profit des services climatologiques utilisés au niveau local dans le domaine de la sécurité alimentaire et de l’agriculture. Par exemple, l’Organisation panaméricaine de la Santé/Organisation mondiale de la Santé et les décideurs locaux en matière de santé en Amérique centrale utilisent les prévisions NextGen pour déterminer la meilleure ligne de conduite à adopter face à l’épidémie actuelle de dengue ‒ la pire jamais enregistrée ‒ qui est exacerbée par la COVID-19 et les niveaux élevés d’insécurité alimentaire dans la région [Muñoz et al., 2020]. De même, en Colombie, les prévisions pluviométriques NextGen sont utilisées par le secteur de l’énergie pour décider si l’offre actuelle d’électricité est suffisante, ou si le pays devra acheter de l’électricité sur le marché international pour satisfaire une demande accrue en raison du temps supplémentaire que la population passe chez elle pendant le confinement lié à la COVID-19.
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Figure 2. Un exemple de produit de financement basé sur des prévisions, mis au point pour la région du Corridor sec au Guatemala. Les prévisions saisonnières NextGen (à gauche) sont utilisées conjointement avec des informations climatologiques et environnementales passées pour identifier les éléments déclencheurs (à droite) qui peuvent activer les mécanismes de financement pour aider les agriculteurs à lutter contre la faim. |
Au Bangladesh, le Service météorologique national a pu, grâce à l’aide qu’il a reçu avec les prévisions saisonnières NextGen, continuer à fournir des prévisions dans des conditions de risques combinés liés à la COVID-19, au super cyclone Amphan ‒ une des plus fortes tempêtes jamais enregistrées dans le golfe du Bengale ‒ et à des pluies de mousson excessives qui ont déclenché de graves inondations et des glissements de terrain, affectant des millions de personnes. Le cyclone et les inondations ont entraîné, avant et après, une mobilisation massive de personnes et de ressources dans tous les secteurs, tandis que le Service météorologique national a été sous intense pression pour continuer à fournir des informations malgré un accès limité à ses bureaux en raison des restrictions liées à la COVID-19.
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Les initiatives NextGen et ENACTS sont toutes deux à la base des plateformes de services climatologiques qui peuvent faciliter la production, la traduction, le transfert et l’utilisation d’informations climatologiques afin de fournir des avis agroclimatologiques pour de multiples cultures et de multiples sites. À gauche: le lancement officiel de la mise en œuvre de NextGen par le Service météorologique colombien, IDEAM, en 2019. À droite: les décideurs en matière de sécurité alimentaire reçoivent une formation sur ENACTS à Adama, en Éthiopie, en 2018. |
Les leçons tirées et la voie à suivre
L’approche choisie par ACToday pour développer les services climatologiques a consisté à travailler avec des partenaires nationaux et internationaux pour répondre aux besoins locaux en matière de services climatologiques dans les domaines de la sécurité alimentaire et de l’agriculture. Le codéveloppement de ces services a été essentiel tant pour l’engagement que pour l’utilisation des informations et la transférabilité des solutions entre les partenaires du projet. Il convient de noter en particulier qu’un renforcement ciblé des capacités, la disponibilité des observations en temps réel et leur accessibilité, des prévisions objectives et étalonnées, des plateformes de diffusion et des forums de discussion bénéficiant du soutien nécessaire, ainsi que des instruments financiers permettent aux services climatologiques de répondre aux besoins des parties prenantes, même en période de pandémie. Des écosystèmes de services climatologiques se mettent en place; de nouveaux réseaux de services climatologiques commencent à se former dans le sillage des travaux d’ACToday, poussés par le besoin et les opportunités. Dans les pays en développement en particulier, des stratégies de financement solides sont nécessaires pour continuer à soutenir ces services. La collaboration entre les secteurs public et privé offre une possibilité de construire des écosystèmes de services climatologiques.
L’aptitude à étendre des services climatologiques de qualité, non seulement à d’autres régions mais aussi à d’autres secteurs, et la capacité de ces réseaux de services climatologiques à s’organiser en écosystèmes sont des composantes essentielles de la résilience face à la variabilité et au changement climatiques. Cette approche aidera la société à comprendre, anticiper et gérer les risques climatiques, et à accroître la résilience face aux nombreux autres défis, connus et inconnus, auxquels nous serons confrontés.
Auteurs
Lisa Goddard, Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI). Institut de la Terre de l’Université Columbia
Carmen González Romero, Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI). Institut de la Terre de l’Université Columbia
Ángel G. Muñoz, Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI). Institut de la Terre de l’Université Columbia
Nachiketa Acharya, Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI). Institut de la Terre de l’Université Columbia
Shamsuddin Ahmed, Service météorologique bangladais (BMD), Bangladesh
Walter Baethgen, Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI). Institut de la Terre de l’Université Columbia
Benno Blumenthal, Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI). Institut de la Terre de l’Université Columbia
Mélody Braun, Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI). Institut de la Terre de l’Université Columbia
Diego Campos, Dirección Meteorológica de Chile (DMC), Chili
Xandre Chourio, Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI). Institut de la Terre de l’Université Columbia
Rémi Cousin, Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI). Institut de la Terre de l’Université Columbia
Catalina Cortés, Dirección Meteorológica de Chile (DMC), Chili
Ashley Curtis, Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI). Institut de la Terre de l’Université Columbia
John del Corral, Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI). Institut de la Terre de l’Université Columbia
Dannie Dinh, Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI). Institut de la Terre de l’Université Columbia
Tufa Dinku, Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI). Institut de la Terre de l’Université Columbia
Francesco Fiondella, Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI). Institut de la Terre de l’Université Columbia
John Furlow, Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI). Institut de la Terre de l’Université Columbia
Alan García-López, Instituto Nacional de Sismología, Vulcanología, Meteorología e Hidrología (INSIVUMEH), Guatemala
Diana C. Giraldo, Centre international d’agriculture tropicale (CIAT), Colombie
Rosario Gómez, Instituto Nacional de Sismología, Vulcanología, Meteorología e Hidrología (INSIVUMEH), Guatemala
Amanda Grossi, Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI). Institut de la Terre de l’Université Columbia
Kinfe Hailemariam, Direction nationale de la météorologie (NMA), Éthiopie
James Hansen, Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI). Institut de la Terre de l’Université Columbia
Quamrul Hassan, Service météorologique bangladais (BMD), Bangladesh
Lam Hoang, Centre national de prévisions hydrométéorologiques, Administration météorologique et hydrologique du Vietnam
Pamela Jordan, Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI). Institut de la Terre de l’Université Columbia
Geneva List, Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI). Institut de la Terre de l’Université Columbia
Md. Abdul Mannan, Service météorologique bangladais (BMD), Bangladesh
Simon J. Mason, Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI). Institut de la Terre de l’Université Columbia
Jeimmy Melo, Instituto de Hidrología, Meteorología y Estudios Ambientales (IDEAM), Colombie
Carlos Navarro-Racines, Centre international d’agriculture tropicale (CIAT), Colombie
Ousmane Ndiaye, Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM), Sénégal
Trung Nguyen-Quang, Institut vietnamien de météorologie, d’hydrologie et de changement climatique (IMHEN), Vietnam
Thang Nguyen-Van, Institut vietnamien de météorologie, d’hydrologie et de changement climatique (IMHEN), Vietnam
Juan Pablo Oliva, Instituto Nacional de Sismología, Vulcanología, Meteorología e Hidrología (INSIVUMEH), Guatemala
Daniel Osgood, Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI). Institut de la Terre de l’Université Columbia
Diego Pons, Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI). Institut de la Terre de l’Université Columbia
Steven D. Prager, Centre international d’agriculture tropicale (CIAT), Colombie
Mónica Hernandez Quevedo, Instituto Nacional de Sismología, Vulcanología, Meteorología e Hidrología (INSIVUMEH), Guatemala
Andrew W. Robertson, Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI). Institut de la Terre de l’Université Columbia
Julián Ramirez-Villegas, Centre international d’agriculture tropicale (CIAT), Colombie
José Franklyn Ruiz, Instituto de Hidrología, Meteorología y Estudios Ambientales (IDEAM), Colombie
Oscar Rojas, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Italie
Lena Schubmann, Programme alimentaire mondial (PAM), bureau de pays, Guatemala
Fetene Teshome, Direction nationale de la météorologie (NMA), Éthiopie
Madeleine Thomson, Wellcome Trust, Londres NW1 2BE, Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord. Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI). Institut de la Terre de l’Université Columbia
Jacquelyn Turner, Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI). Institut de la Terre de l’Université Columbia
Sylwia Trzaska, Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI). Institut de la Terre de l’Université Columbia
Khiem Van Mai, Centre national de prévisions hydrométéorologiques, Administration météorologique et hydrologique du Vietnam
Audrey Vadillo, Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI). Institut de la Terre de l’Université Columbia
José Miguel Vicencio, Dirección Meteorológica de Chile (DMC), Chili
Thang Vu-Van (en tant que représentant du projet ACToday), Institut vietnamien de météorologie, d’hydrologie et de changement climatique (IMHEN), Vietnam
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