Dans la région arabe, la hausse des températures s’accélère et les répercussions s’amplifient
Genève, le 4 décembre (OMM) – Selon le premier rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) sur l’état du climat dans la région arabe, cette partie du monde a connu en 2024 son année la plus chaude jamais enregistrée et le rythme du réchauffement s’y est accéléré au cours des dernières décennies, parallèlement à l’intensification des vagues de chaleur et des sécheresses ainsi qu’à la survenue de tempêtes et de précipitations extrêmes.
- L’OMM et ses partenaires publient leur premier rapport sur l’état du climat dans la région arabe
- L’année 2024 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée
- Les conditions météorologiques extrêmes ont causé des perturbations socio économiques massives
- Les vagues de chaleur se prolongent et s’intensifient
- Près de 60 % de la région dispose de services d’alerte précoce
- Ce rapport de l’OMM vise à éclairer la prise de décisions
Ces menaces climatiques se recoupent avec des défis socio-économiques actuels tels que l’urbanisation rapide, les conflits, la pauvreté et la croissance démographique, ce qui souligne l’urgence de renforcer la résilience et d’investir dans la réduction des risques et la sécurité hydrique.
Le rapport sur l’état du climat dans la région arabe en 2024 a été élaboré par l’OMM en partenariat avec la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale et la Ligue des États arabes afin d’éclairer la prise de décisions dans une région vulnérable au climat, qui compte 15 des pays les plus pauvres en eau du monde.
«L’année 2024 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée dans la région arabe.Il s’agit de la poursuite d’une tendance à long terme. Dans la région, les températures augmentent deux fois plus vite que la moyenne mondiale, avec des vagues de chaleur intenses qui mettent la société à genoux. La santé humaine, les écosystèmes et les économies ne peuvent pas supporter des périodes prolongées de chaleur supérieure à 50 °C. Il fait tout simplement trop chaud. La fréquence et l’intensité des sécheresses augmentent dans l’une des régions du monde les plus touchées par le stress hydrique. Parallèlement, nous avons assisté à des déluges perturbateurs et dangereux», a déclaré la Secrétaire générale de l’OMM, Mme Celeste Saulo.
En 2024, la température moyenne a dépassé d’environ 1,08 °C la moyenne de la période 1991-2020. Les vagues de chaleur ont été plus longues, notamment en Afrique du Nord et au Proche-Orient, une tendance manifeste depuis 1981. Plusieurs pays ont signalé des températures supérieures à 50 °C en 2024.
La sécheresse s’est aggravée en 2024 dans l’ouest de l’Afrique du Nord après six saisons consécutives de faibles pluies, notamment au Maroc, en Algérie et en Tunisie. À l’inverse, des précipitations extrêmes et des crues éclair ont semé la mort et la destruction dans des pays habituellement arides comme l’Arabie saoudite, Bahreïn et les Émirats arabes unis.
En 2024, les phénomènes extrêmes ont touché près de 3,8 millions de personnes et causé plus de 300 décès, principalement à la suite de vagues de chaleur et d’inondations. Les auteurs du rapport soulignent que le coût économique et humain réel est certainement sous-estimé. La fréquence et la gravité des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes ont considérablement augmenté, avec une hausse de 83 % du nombre de catastrophes enregistrées pendant la période 2000-2019 par rapport à la période 1980 1999.
Les systèmes d’alerte précoce multidangers sont plus importants que jamais: ils ne représentent pas un coût, mais un investissement permettant de sauver des vies et de préserver des moyens de subsistance. Près de 60 % des pays arabes ont mis en place de tels systèmes, ce qui est supérieur à la moyenne mondiale, mais encore insuffisant.
Compte tenu du stress hydrique aigu de la région, plusieurs pays renforcent leurs stratégies de sécurité hydrique via, notamment, le dessalement, la réutilisation des eaux usées, la construction de barrages et l’amélioration des réseaux d’irrigation.
Le rapport susmentionné intègre également les projections climatiques régionales du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.
«Les modèles climatiques couvrant la région arabe prévoient une augmentation potentielle des températures moyennes allant jusqu’à 5 °C d’ici à la fin du siècle dans le cadre de scénarios d’émissions élevées. L’élévation du niveau de la mer menace également les villes côtières. La baisse des précipitations aggrave la raréfaction de l’eau et met en péril la production alimentaire. En intégrant des projections climatiques, ce rapport offre un aperçu annuel des conditions actuelles, tout en servant d’outil de prospective stratégique permettant à la région de se préparer aux réalités climatiques de demain», a déclaré Mme Rola Dashti, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale.
C’est la première fois que l’OMM publie, en collaboration avec ses partenaires, un rapport sur l’état du climat consacré spécifiquement à la région arabe, lequel comporte des informations plus locales que ses rapports annuels sur l’état du climat en Asie et en Afrique.
Selon M. Ahmed Aboul Gheit, Secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, il s’agit d’une «étape qualitative vers une amélioration de notre compréhension collective des tendances climatiques, des risques associés et de leurs impacts socio-économiques».
Ce rapport est véritablement le fruit de la collaboration de plusieurs institutions. Il a bénéficié des contributions de Services météorologiques et hydrologiques nationaux, de centres climatologiques régionaux de l’OMM, d’organismes spécialisés du système des Nations Unies, d’organisations internationales ainsi que de nombreux experts et scientifiques.
Notes aux rédacteurs
Le rapport sur l’état du climat dans la région arabe fait partie d’une série de produits de l’OMM destinés à éclairer la prise de décisions grâce au savoir climatologique.
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