Sommaire 61-2-2012

L’humanité doit être en mesure de prévoir les conditions climatiques à venir avec suffisamment d’assurance pour réussir à innover et à s’adapter. Le projet de Cadre mondial pour les services climatologiques (CMSC) vise à répondre à ce besoin en fournissant aux décideurs des services climatologiques performants dans les quatre secteurs prioritaires initiaux que sont l’agriculture et la sécurité alimentaire, la réduction des risques de catastrophes, la santé et l’eau, et il est prévu qu’il serve à l’avenir un plus large éventail d’utilisateurs. La première session extraordinaire du Congrès météorologique mondial, qui se tiendra à Genève du 29 au 31 octobre, décidera du plan de mise en oeuvre et du mode de gouvernance du CMSC. Le présent numéro du Bulletin souligne quelques-uns des aspects principaux de ce Cadre mondial.
L’article principal résume le Plan de mise en oeuvre du CMSC et décrit de quelle manière il regroupera les initiatives existantes, comblera les lacunes en matière d’observation, renforcera les capacités des Services météorologiques et hydrologiques nationaux et établira un dialogue entre les fournisseurs et les utilisateurs de services climatologiques. Les articles suivants traitent de la participation du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et du Forum économique mondial à la conférence de deux jours organisée à l’intention des utilisateurs du CMSC, qui précédera immédiatement la session extraordinaire du Congrès. Le MIT présentera son modèle de prévision des incidences mondiales et régionales du climat, des risques y afférents et des conséquences sur le plan des politiques, tandis que le Forum économique mondial se penchera sur l’impact économique mondial des risques liés au changement climatique.
«Des partenariats axés sur le succès – Le Programme de bourses d’études de l’OMM» présente un aperçu de certains des plus récents succès remportés par les partenariats en question et démontre dans quelle mesure ce programme de bourses peut contribuer au renforcement des capacités et à la formation nécessaires à la mise en oeuvre du CMSC. «De la mer à la terre: la météo en temps réel dans la salle de cours» décrit une récente initiative du Service météorologique allemand (Deutscher Wetterdienst) qui offre aux étudiants une occasion unique d’acquérir de l’expérience dans les domaines de la prévision et de la recherche.
La diffusion de prévisions infrasaisonnières à saisonnières, échelle de temps dans laquelle s’inscrivent souvent les décisions prises dans des domaines comme l’agriculture, la sécurité alimentaire, l’eau, la réduction des risques de catastrophes et la santé, constitue un élément déterminant pour la réussite du CMSC. Or, cette échelle de temps a longtemps été considérée comme «terra incognita» pour la prévisibilité. Cette question fait l’objet de l’article intitulé «Projet de prévision infrasaisonnière à saisonnière: Faire la soudure entre le temps et le climat».
Par le biais du Programme mondial de recherche sur le climat (PMRC) qu’elle met en oeuvre en collaboration avec ses partenaires, l’OMM a mis en place l’Expérience coordonnée de modélisation du climat régional (CORDEX) pour faciliter la coordination des opérations de réduction d’échelle. Cette initiative a notamment pour objet d’améliorer l’accès aux séries de données climatologiques de qualité portant sur de longues périodes qui servent à évaluer les prévisions climatiques régionales, et de répondre ainsi aux impératifs régionaux du CMSC. L’article intitulé «L’expérience CORDEX: créer des capacités d’évaluation des modèles et des outils d’aide à la décision» traite des activités en cours et de la voie à suivre dans ce domaine.
Pour être efficace, la mise en oeuvre du Cadre mondial pour les services climatologiques devra s’appuyer sur de vastes campagnes d’information et de sensibilisation. La philatélie peut paraître démodée pour certains, mais elle peut s’avérer très utile à cet égard. «Les timbres-poste sur la sécheresse et la désertification» décrit comment les timbres-poste peuvent servir à illustrer ces phénomènes climatiques meurtriers, et comment on a utilisé ce moyen pour sensibiliser l’opinion publique à ces fléaux et aux mesures prises par les institutions internationales pour les combattre.
De vastes régions des États-Unis d’Amérique ont connu l’été dernier une chaleur et une sécheresse records, et les manchettes et articles de presse n’ont cessé de mettre en cause le changement climatique, c’est–à–dire le réchauffement planétaire. Bien que le Cadre mondial pour les services climatologiques ait essentiellement pour objectif de fournir des informations scientifiques de qualité pour aider les utilisateurs à s’adapter aux effets du changement climatique, pouvons–nous d’ores et déjà affirmer que les phénomènes météorologiques extrêmes sont causés, ou à tout le moins exacerbés, par le réchauffement planétaire? C’est la question que pose Leo Hickman, du journal The Guardian, à plusieurs scientifiques dans l’article intitulé «Peut-on désormais imputer les événements météorologiques extrêmes au réchauffement climatique?».