Nécrologie 57-4-2008

Brendan E. McWilliams
Au cours de sa carrière au Service météorologique (devenu Met Eireann, en 1995), Brendan s’est élevé à des fonctions de direction, prenant en 1978 la direction du Bureau de l’Aéroport de Dublin, avant de devenir Directeur administratif du Met Eireann, puis Directeur adjoint en 1990. Dans l’intervalle, il s’était préparé à occuper des fonctions de direction en obtenant une maîtrise en gestion des affaires (MBA). Sa carrière remarquable au sein du Met Eireann fut considérablement aidée par deux facteurs, son aptitude à traiter les aspects internationaux de la météorologie et son talent pour l’écriture.
Brendan avait appris à apprécier les joutes oratoires des comités internationaux et s’était acquis une réputation d’homme de communication exceptionnel, qu’il s’agisse de représenter l’Irlande ou de présider des réunions, rôle dans lequel il était très populaire. Son éloquence, sa capacité à obtenir un consensus et ses grandes capacités analytiques ont été fort appréciées par ses collègues internationaux. Entre autres fonctions, il fut président du Comité des finances du Centre européen de prévision météorologique à moyen terme, président du Groupe de l’administration et des finances de l’EUMETSAT, et membre du Groupe consultatif externe du cinquième Programme-cadre de l’Union européenne sur le changement planétaire, le climat et la biodiversité. Président fondateur du Comité technique sur la météorologie du Programme COST de la Commission européenne, il représenta l’Irlande à de nombreuses réunions internationales, y compris au Congrès météorologique mondial.
En 1998, Brendan prit un congé autorisé du Met Eireann afin d’occuper le poste à plein temps de Directeur administratif de l’EUMETSAT à Darmstadt, en Allemagne. L’expérience internationale de Brendan l’avait bien préparé à ces fonctions et durant son temps à l’EUMETSAT, et jusqu’à sa retraite, en 2004, il fit partie du Comité de gestion qui préparait la série des programmes satellitaires à venir, lesquels ont débuté récemment—comme par exemple Metop-A, le premier satellite météorologique européen à orbite polaire.
Toutefois, pour beaucoup d’Irlandais, Brendan McWilliams restera toujours l’auteur de la fameuse colonne «Weather eye» dans le quotidien Irish Times. En effet, après qu’il eut présenté quelques articles à l’Irish Times, la rédaction du journal lui demanda, en 1988, d’assurer une colonne quotidienne. Il réussit le tour de force de rédiger une colonne six jours par semaine durant près de 20 ans et de ne jamais manquer un numéro avant d’être frappé par la maladie qui lui a été fatale. Il savait présenter les faits et les informations scientifiques d’une manière aisément compréhensible pour ses lecteurs.
Les sujets qu’il traitait couvraient l’ensemble de la météorologie avec de fréquentes incursions dans des disciplines comme l’astronomie, la physique, les mathématiques et d’autres encore. Il s’inspirait du folklore, des classiques, de la littérature et même du sport (un des rares domaines de la vie qui restait mystérieux pour lui !). Ces articles étaient des chefs d’œuvre de concision et d’élégance, tout à la fois distrayants et informatifs et teintés d’un habile sens de l’humour. Ses recherches méticuleuses et sa passion pour la précision complétaient fort bien son grand talent naturel pour l’écriture.
Ses articles étaient renommés bien au-delà des rivages de l’Irlande et firent l’objet de deux ouvrages reprenant une série d’articles choisis. Il a énormément contribué à mieux faire comprendre la météorologie et la science en Irlande. L’une de ses grandes réalisations a consisté à expliquer le défi du changement climatique et à dissiper avec tact les idées fausses.
Malgré sa grande érudition et son immense culture, Brendan restait modeste. Il était de bonne compagnie utilisant à bon escient son humour et son merveilleux sens de la dérision. Sa courtoisie et son amabilité ne se sont jamais démenties et ses collègues seraient bien en peine de citer une occasion où il aurait critiqué quelqu’un.
Brendan était tout dévoué à son épouse, Anne (artiste de talent qui a dessiné le logo du Met Eireann, en se basant sur un motif de la Broche de Tara, exemple bien connu d’art celtique), ainsi qu’à ses enfants et à son petit-fils. Il a supporté sa maladie avec courage et patience. Ceux d’entre nous qui l’ont connu s’estiment privilégiés.
Declan Murphy