Les données scientifiques du Bulletin de l’OMM sur l’ozone et le rayonnement confirment que la couche d’ozone est en voie de reconstitution
Selon l’édition 2024 du Bulletin sur l’ozone, publiée par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), la couche d’ozone qui protège la Terre est en voie de reconstitution. Ainsi, le trou dans la couche d’ozone est plus petit en 2024 que les années précédentes.
- La couche d’ozone devrait totalement se reconstituer dans les décennies à venir
- Selon le Bulletin de l’OMM sur l’ozone, le trou dans la couche d’ozone est plus petit en 2024 que les années précédentes
- La Convention de Vienne et le Protocole de Montréal démontrent que la science sert l’action mondiale
- L’ozone stratosphérique protège la santé humaine et la planète
- Il est indispensable de continuer de surveiller l’atmosphère

Ce nouveau bulletin de l’OMM indique que le faible niveau d’appauvrissement de la couche d’ozone observé en 2024 est en partie dû à des facteurs atmosphériques naturels qui entraînent des fluctuations d’une année sur l’autre. Il est à noter toutefois que la tendance positive à long terme est le fruit d’une action internationale concertée.
Le Bulletin de l’OMM sur l’ozone est publié à l’occasion de la Journée mondiale de la couche d’ozone, le 16 septembre, et du 40e anniversaire de la Convention de Vienne, dont les signataires, en reconnaissant que la diminution de l’ozone stratosphérique constituait un problème mondial, ont fourni un cadre de mobilisation de la coopération internationale en matière de recherche sur l’ozone, d’observations systématiques et d’évaluations scientifiques dans ce domaine.
«Il y a quarante ans, les nations se sont rassemblées pour prendre les premières mesures de protection de la couche d’ozone, guidées par la science et unies dans l’action», a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres.
«La Convention de Vienne et son Protocole de Montréal sont devenus un succès multilatéral de référence. Aujourd’hui, la couche d’ozone est en voie de rétablissement. Cette réussite nous rappelle que lorsque les nations tiennent compte des avertissements de la science, des progrès sont possibles», a-t-il ajouté.
À ce jour, le Protocole de Montréal a permis d’éliminer progressivement plus de 99 % de la production et de la consommation de substances réglementées appauvrissant la couche d’ozone, lesquelles étaient utilisées à des fins de réfrigération et de climatisation ainsi que dans des mousses anti-incendie et même dans des laques pour cheveux. Par conséquent, la couche d’ozone devrait retrouver ses niveaux des années 1980 d’ici au milieu de ce siècle, ce qui réduira considérablement les risques de cancer de la peau, de cataracte et de dégradation des écosystèmes dus à une exposition excessive aux rayons ultraviolets (UV).
«Le thème de la Journée mondiale de la couche d’ozone est "De la science à l’action mondiale". Il fait écho au slogan du 75e anniversaire de l’OMM: "la science au service de l’action". Ce n’est pas une coïncidence», a déclaré la Secrétaire générale de l’OMM, Mme Celeste Saulo.
«Les recherches scientifiques de l’OMM sur la couche d’ozone remontent à plusieurs décennies. Elles reposent sur la confiance, la collaboration internationale et l’engagement en faveur de l’échange de données sans restriction, autant de pierres angulaires de l’accord environnemental le plus fructueux au monde», a-t-elle insisté.
Objectifs de développement durable
Le Bulletin de l’OMM sur l’ozone fait partie d’une série de produits publiés dans le cadre du Programme de la Veille de l’atmosphère globale relevant de l’OMM afin d’éclairer la prise de décisions.
Les scientifiques ont tiré la sonnette d’alarme pour la première fois en 1975, avec la Déclaration de l’Organisation météorologique mondiale sur les modifications de la couche d’ozone résultant des activités de l’homme et leurs éventuelles conséquences géophysiques.
«Malgré les excellents résultats du Protocole de Montréal ces dernières décennies, le travail n’est pas encore terminé, et il est essentiel que les acteurs mondiaux continuent de surveiller systématiquement et attentivement l’ozone stratosphérique ainsi que les substances appauvrissant la couche d’ozone et leurs produits de substitution», a déclaré M. Matt Tully, Président du Groupe consultatif scientifique de l’OMM pour l’ozone et le rayonnement ultraviolet solaire
La protection de la couche d’ozone et, partant, de la santé humaine, environnementale et agricole a permis de réaliser des progrès significatifs dans la réalisation de nombreux objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies, notamment l’ODD 3 (Bonne santé et bien-être), l’ODD 13 (Mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques), l’ODD 2 (Faim «zéro») et l’ODD 15 (Vie terrestre), a-t-il précisé.
La couche d’ozone en 2024

Selon le Bulletin de l’OMM sur l’ozone, sur une grande partie du globe, la couverture totale d’ozone stratosphérique était meilleure en 2024 que les années précédentes.
En 2024, le trou dans la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique – qui se forme chaque printemps – a présenté une profondeur inférieure à la moyenne de la période 1990-2020, avec une déperdition maximale d’ozone de 46,1 millions de tonnes le 29 septembre. Il est donc plus petit que les trous relativement importants relevés entre 2020 et 2023.
L’apparition du trou dans la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique a été relativement lente. Un appauvrissement tardif de l’ozone a été observé tout au long du mois de septembre, suivi d’un rétablissement relativement rapide après que la déperdition maximale a été atteinte.
«Cette apparition tardive qui devient habituelle est un signal fort du début de reconstitution de la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique», indiquent les auteurs du Bulletin.
De l’importance de la surveillance
À l’appui du Protocole de Montréal, la communauté de spécialistes dirigée par l’OMM a élaboré et mis en œuvre des principes directeurs pour le fonctionnement des réseaux de surveillance de l’ozone et des UV. Ces principes visent à assurer une large couverture d’observation, à normaliser les opérations, le traitement des données et l’étalonnage, et à favoriser la constitution d’un réseau où les scientifiques se rencontrent, échangent des connaissances, reçoivent une formation et étudient des possibilités de collaboration.
Cette démarche s’est révélée extrêmement utile pour ce qui est de réaliser efficacement des observations ayant un intérêt pour la prise de décisions, et elle représente l’une des clés du succès du Protocole de Montréal, peut-on lire dans l’un des articles du Bulletin, consacré aux instruments de mesure et aux campagnes de comparaison connexes.
Amendement de Kigali
Un autre article du Bulletin retrace les origines et les progrès de la Convention de Vienne et du Protocole de Montréal, ainsi que de l’amendement ultérieur de Kigali (2016), qui engage les signataires à réduire les hydrofluorocarbones (HFC), de puissants gaz à effet de serre utilisés comme substituts des substances qui appauvrissent la couche d’ozone.
Cet amendement a été ratifié par 164 Parties à ce jour. La réduction progressive des HFC progresse conformément aux calendriers convenus et devrait permettre d’éviter jusqu’à 0,5 °C de réchauffement planétaire d’ici à la fin du siècle actuel.
Groupe de l’évaluation scientifique
Le Programme des Nations Unies pour l’environnement et l’OMM coparrainent un rapport d’évaluation quadriennal sur les substances qui appauvrissent la couche d’ozone afin de rassembler et d’évaluer les meilleures connaissances scientifiques disponibles.
Selon le dernier rapport d’évaluation, publié en 2022, si les politiques actuelles restent en vigueur, la couche d’ozone devrait retrouver les valeurs de 1980 (avant l’apparition du trou dans la couche d’ozone) d’ici à 2066 environ au-dessus de l’Antarctique, à 2045 au dessus de l’Arctique et à 2040 dans le reste du monde. La prochaine évaluation aura lieu en 2026.
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