Sommaire

2008年04月01日

Le changement climatique n’est plus une hypothèse, il s’agit maintenant d’un fait établi. L’attention sans précédent portée à ce sujet en 2007 lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (Bali, décembre), ainsi que les conclusions du quatrième Rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), relevant de l’OMM et du PNUE, témoignent de la place prioritaire accordée au climat dans toutes les régions du globe et dans tous les secteurs socio-économiques. Il devient manifeste que les incidences du changement climatique se font déjà sentir et vont s’amplifier avec le temps, rendant les mesures d’adaptation absolument vitales pour les sociétés.

La Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques a adopté un certain nombre d’activités concernant l’adaptation, dont le programme de travail quinquennal de Nairobi concernant les incidences des changements climatiques et la vulnérabilité et l’adaptation à ces changements. L’objectif est d’aider tous les pays à mieux comprendre les incidences du changement climatique et à prendre des décisions éclairées concernant des actions et des mesures d’adaptation pratiques. Le plan d’action de Bali a fait ressortir la nécessité de renforcer les actions d’adaptation au sein des Parties à la Convention. En sa qualité d’organisme des Nations Unies faisant autorité pour les questions relatives au temps, au climat et à l’eau, l’OMM joue un rôle clef dans ces initiatives. «Adaptation à la variabilité du climat et aux changements climatiques» a été choisi comme thème de ce numéro du Bulletin.

Le Groupe de travail du GIEC consacré aux conséquences, à l’adaptation et à la vulnérabilité a examiné trois questions dans le quatrième Rapport d’évaluation: les incidences du changement climatique observées à l’heure actuelle; les répercussions à venir dans différents secteurs et régions; et les réactions à adopter en conséquence. Les responsables du Groupe de travail ont mis en évidence 12 messages-clefs qui sont résumés dans leur article. Les incidences du changement climatique se manifestent actuellement et il va être nécessaire de s’adapter afin de faire face à celles découlant des émissions passées. Il est essentiel de développer une palette de stratégies, telles que l’adaptation, l’atténuation, le développement et la recherche technologiques (climatologie, conséquences, adaptation et atténuation).

Or, des stratégies d’adaptation appropriées reposent sur l’accès à des informations climatiques, tant au niveau régional que national, voire local. Les modèles couplés de circulation générale atmosphère/océan sont les premiers outils disponibles à ce jour pour réaliser des simulations et des projections du changement climatique. Mais, alors que leurs performances aux échelles mondiales et continentales progressent rapidement, leurs résolutions spatiales demeurent trop faibles pour fournir les informations climatiques de petite échelle nécessaires à la plupart des évaluations des incidences du changement climatique. Des instruments de régionalisation sont de plus en plus souvent appliqués à une large gamme de problèmes liés au changement climatique. Lors de leur utilisation, il est toutefois nécessaire de bien cerner les hypothèses sous-jacentes ainsi que leurs possibilités et leurs limites.

Dans le quatrième Rapport d’évaluation, le Groupe de travail sur les bases scientifiques est parvenu aux conclusions que le réchauffement du système climatique était «sans équivoque» et le réchauffement récent, pour une large part «attribuable aux activités humaines». En suivant les rapports d’évaluation depuis le début du processus, en 1990, on remarquera des progrès notables dans la clarté de notre compréhension, et ce, grâce notamment aux avancées rapides de la climatologie. Il demeure toutefois de vastes incertitudes et des lacunes dans nos connaissances du changement climatique, notamment aux échelles régionales et locales, déterminantes pour les mesures d’adaptation. Des efforts concertés doivent être entrepris pour combler ces lacunes en renforçant et en améliorant la surveillance, les prévisions, l’accès aux données, la communication, les capacités d’action, la recherche et d’autres aspects des sciences du climat.

Au cours des 10 dernières années, un nouveau mécanisme connu sous l’appellation de Forums régionaux sur l’évolution probable du climat (FREPC) a été mis en place par l’OMM, les Services météorologiques et hydrologiques nationaux (SMHN), les institutions climatiques régionales et d’autres organisations internationales. Ces Forums ont pour but de fournir des informations saisonnières d’alerte précoce homogènes visant à réduire les risques d’origine climatique et à soutenir les efforts de développement durable dans certaines régions. Les FREPC réunissent des climatologues, des politiciens et des représentants de la communauté des utilisateurs dans le but d’élaborer des systèmes d’alertes pour les effets potentiels du climat sur différents secteurs socio-économiques.

Grâce aux compétences dont ils font preuve pour fournir des informations climatiques régionales cohérentes et axées sur les utilisateurs, les FREPC détiennent une position unique pour contribuer aux processus décisionnels, tant au niveau régional, que national ou sectoriel.

L’évaluation et la surveillance des changements climatiques reposent sur des décennies et des siècles d’observations de l’atmosphère et des océans de la planète. Ces observations, associées à des reconstructions paléoclimatiques, ont conduit le GIEC à la conclusion que les températures moyennes de l’hémisphère Nord durant la seconde moitié du XXe siècle avaient tendance à être plus élevées que lors de n’importe quelle période de 50 ans au cours des 1 300 dernières années au moins. L’OMM stimule et coordonne des activités de surveillance du climat aux quatre coins du monde et aide à renforcer les capacités dans les pays en développement et les pays les moins avancés. Les priorités sont axées sur les applications de données transmises par satellite ou aéronef ou sur d’autres données recueillies in situ, sur les améliorations de la surveillance des phénomènes climatiques extrêmes et de l’utilisation des données et sur le renforcement des capacités.

Les comptes rendus annuels de météorologique, climatique ou causées par des phénomènes hydrologiques extrêmes représentent la majorité des catastrophes naturelles. L’un des aspects les plus effrayants du changement climatique est la probabilité que les phénomènes météorologiques et climatiques violents deviennent de plus en plus variables, de plus en plus intenses et de l’OMM sur le système climatique mondial mettent en lumière les avantages que les Membres de l’OMM retirent à collaborer pour surveiller et améliorer la compréhension scientifique du climat de la planète.

Les services agrométéorologiques s’efforcent d’améliorer et de préserver la production agricole, élément crucial pour la sécurité alimentaire dans le monde et comme moyen de subsistance des agriculteurs. Il est important d’incorporer les savoirs locaux, la science pertinente et les politiques appropriées dans les services agrométéorologiques, quelles que soient les conditions et les variations climatiques auxquelles sont exposés les agriculteurs. La gestion des cultures est une méthode permettant d’identifier la variabilité saisonnière des précipitations et sa prévisibilité ainsi que les risques correspondants et d’appréhender ces risques au niveau de l’exploitation agricole. Elle consiste notamment à adapter les cultures à la saison des pluies grâce à des pratiques agronomiques et en faisant appel à des expériences passées, y compris les interprétations météorologiques et les savoirs traditionnels. Le changement climatique complique la gestion des cultures organisée, mais c’est dans la différenciation des systèmes agricoles que réside la clef des services agrométéorologiques dans un climat en mutation.

Les catastrophes d’origine plus en plus fréquents. Selon le GIEC, l’augmentation des phénomènes extrêmes associée à un changement dans les tendances socio-économiques et démographiques a contribué à accroître les vulnérabilités. Grâce à une gestion des risques et des crises, les SMHN sont à même de réduire les pertes dues aux catastrophes dans des conditions normales ou changeantes. Leurs actions conjointes comprennent la fourniture d’informations sur les dangers pour la planification de produits de prévision pour les risques imminents, la surveillance pour détecter les dangers et les menaces émergentes, les alertes précoces pour réagir aux situations d’urgence et organiser les opérations de secours ainsi que l’éducation et le renforcement des capacités.

    分享: