Le Conseil exécutif de l’OMM se réunit pour discuter des défis et des opportunités, y compris l’intelligence artificielle
Le Conseil exécutif de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), qui a ouvert aujourd’hui sa session annuelle, accorde une grande importance aux perspectives qu’offre l’intelligence artificielle (IA). En effet, l’IA pourrait révolutionner les prévisions et contribuer à renforcer la résilience face à l’intensification des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes.
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La session de cinq jours du Conseil exécutif portera sur l’avancée d’initiatives prioritaires telles que l’Initiative «Alertes précoces pour tous». Le Conseil exécutif veillera également à ce que la communauté de l’OMM continue de fournir des services vitaux et des connaissances scientifiques fiables dans un monde plus incertain et en évolution rapide.
Le Président de l’OMM, M. Abdulla Al Mandous, a déclaré que l’Organisation devait devenir «plus efficace, plus productive et beaucoup plus réactive face aux défis auxquels l’humanité est confrontée et aux besoins urgents des populations que nous servons».
Cette session du Conseil exécutif se déroule dans le contexte du 75e anniversaire de l’OMM, dont le thème on ne peut plus approprié est «la science au service de l’action».
«L’OMM a toujours été un espace où la coopération l’emporte sur les crises. Où les données sont partagées librement. Où la confiance opérationnelle n’est pas une aspiration, mais une réalité quotidienne», a rappelé la Secrétaire générale de l’OMM, Mme Celeste Saulo.
«Ces fondations restent notre force. Toutefois, le monde qui nous entoure est en train de changer. Nous devons décider, ensemble, de la façon d’évoluer, en préservant notre identité fondamentale et en ressortant plus forts de cette transition», a-t-elle ajouté.
«Il n’y a pas de développement résilient, pas de sécurité alimentaire, pas de prévention des catastrophes et pas d’action climatique sans les services, la science et l’infrastructure que nous fournissons collectivement», a-t-elle martelé.
Plutôt que de se contenter de revenir sur ses réalisations passées, l’OMM fête son 75e anniversaire en se tournant vers l’avenir. Elle souligne ainsi la valeur de ses services pour l’économie et la société à l’échelle mondiale, et la possibilité d’en tirer encore plus d’avantages pour le bien de tous.
Intelligence artificielle
L’IA illustre la nécessité pour l’OMM d’être agile, proactive et réactive, et de donner la priorité aux investissements et à l’innovation dans le domaine de l’observation de la Terre et des sciences associées.
«L’IA remodèle rapidement notre façon de travailler et crée une demande de nouvelles compétences; on note une adoption accrue de la technologie d’IA. Nous devons relever ce défi en équilibrant la prudence à court terme et l’engagement à long terme en faveur de l’innovation en matière d’IA et de son expansion», a expliqué M. Al Mandous, qui préside cette séance du Conseil exécutif.
L’IA est déjà largement utilisée par les Services météorologiques et hydrologiques nationaux et elle pourrait révolutionner la manière dont les prévisions sont générées, diffusées et exploitées. Cependant, elle ne constitue pas un remède universel.
La recherche et la mise en place de ces nouvelles approches devraient s’accélérer au cours de la prochaine décennie, offrant des possibilités inédites pour les services météorologiques, climatologiques et hydrologiques à une échelle d’utilisation sans précédent.
Alors que l’IA et l’apprentissage automatique pénètrent de plus en plus la science du système Terre, le Conseil exécutif de l’OMM se penchera sur les moyens de garantir que ces outils sont fiables, durables et fondés sur les normes de l’OMM – en particulier le Système intégré de traitement et de prévision de l’OMM (WIPPS).
Une session de haut niveau de la plate-forme consultative ouverte sur les partenariats public-privé en matière d’intelligence artificielle a réuni des représentants de la communauté de l’OMM, des géants du numérique et du milieu universitaire pour partager connaissances et expériences s’agissant des opportunités et des défis à venir.
Positionnement stratégique
Le Conseil exécutif examinera les priorités stratégiques de l’Organisation à un moment où il est demandé au Secrétariat de l’OMM d’en faire plus et d’agir plus vite avec moins de ressources.
L’une des grandes priorités reste de faire en sorte que chaque habitant de la planète soit protégé par des services d’alerte précoce d’ici à la fin de 2027. L’objectif de l’Initiative «Alertes précoces pour tous» reste «à notre portée», a signalé le Président de l’OMM.
«Nous constatons des progrès tangibles, et ces réalisations sont consolidées par nos alliés indispensables», a-t-il ajouté.
- Le Mécanisme de financement des observations systématiques (SOFF) nous sert de bouclier en comblant les lacunes critiques en matière de données.
- L’Initiative sur les systèmes d’alerte précoce aux risques climatiques (CREWS), notre épée, convertit les données en alertes immédiates et exploitables.
L’OMM reste méconnue dans le système des Nations Unies et le système multilatéral et au sens large, alors qu’elle doit faire face à des restrictions budgétaires de plus en plus drastiques et que l’Initiative ONU 80 entraîne des réformes et des restructurations.
«Cette situation doit changer», a insisté Mme Saulo.
«Il ne s’agit pas d’un problème de communication. Il s’agit d’une difficulté de positionnement stratégique. Et il est possible d’y remédier, si nous faisons concorder notre discours avec des priorités mondiales plus vastes et si nous démontrons notre impact en des termes compréhensibles par les autres», a-t-elle ajouté.
- Lorsque nous parlons de l’échange de données, nous pouvons le relier à la diplomatie et à la sécurité.
- Lorsque nous discutons des alertes, associons-les à la confiance du public et à la légitimité institutionnelle.
- Lorsque nous investissons dans l’hydrologie, montrons comment elle soutient la paix et les systèmes agricoles et alimentaires.
«Ce que nous proposons n’est pas mineur. Il s’agit d’une infrastructure essentielle. Il s’agit de continuité et de prévoyance. Il s’agit d’un bien public mondial dans sa forme la plus pure», a-t-elle déclaré.
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